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Danielle Nlate: « Notre plaidoyer porte des fruits »

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Danielle Nlate

Parole à une dame qui travaille en première ligne pour l’émancipation de la Femme en Afrique centrale.

Danielle Nlate

Ici et ailleurs, vous êtes connue comme présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (REFAC). Vous êtes également connu comme promotrice de la Fotrac (Foire transfrontalière annuelle d’Afrique Centrale), un projet ambitieux et intégrateur, réunissant les femmes, les opérateurs économiques, les acteurs de développement de tous secteurs d’Afrique et du monde, les institutions, les gouvernements…Cette année, s’est tenue la 16e édition de la Fotrac. Quelle est votre appréciation de celle-ci ?

Cette édition est particulière dans le sens où nous avons vu la participation active de quatre (4) gouvernements, à savoir le Cameroun qui a, en premier, institutionnalisé et soutenu cette manifestation foraine par un arrêté du Premier ministre, Chef du Gouvernement, dans le cadre d’un partenariat avec le Refac. Ensuite, nous avons vu la Guinée Equatoriale mobiliser des femmes entrepreneures, des experts, des déléguées et hauts responsables (inspectrice générale, président et secrétaires généraux des Chambres de Commerce, conseillère présidentielle en charge du développement rural, gouverneur, les médias et vice-ministre du Commerce…). Le Gabon a tout autant souscrit pour une participation officielle et déployé femmes entrepreneures, directeurs, gouverneur du Woleu Ntem, maires, délégués et officiels du ministère gabonais du Commerce, ainsi que les médias.


La contribution de la RCA s’est fait ressentir par l’énorme délégation conduite par Mme la Directrice Générale des PME et de la Promotion du secteur privé, en plus d’une contribution financière. Le Tchad a favorisé la participation de deux délégations, dont une composée des femmes entrepreneures rurales du Logone Oriental, et l’autre délégation venue de Ndjamena avec des femmes entrepreneures et commerçantes.
La diaspora congolaise a participé activement à cette édition, comblant ainsi le vide laissé par nos frères et sœurs vivants en RDC qui connaissent les difficultés d’obtention de nouveaux passeports et autres questions liées à l’obtention du visa.


Le volet culturel a connu une belle envolée avec l’implication des groupes de danse culturels, le théâtre et d’autres prestations artistiques sous la coordination de la Diva QUEEN ETEME tant à la cérémonie protocolaire à Ebebeyin qu’à la clôture en Guinée équatoriale. Les groupes participants ont exécuté des danses traditionnelles ou modernes de leurs pays. Malgré l’absence de plusieurs pays d’Afrique centrale à l’appel, les pays participants sont venus en masse.

En rapport avec la libre circulation des personnes et des biens en Afrique centrale, pensez-vous que votre projet porte des fruits ?

En rapport avec la libre circulation des personnes et des biens, nous avons constaté des améliorations par la réduction des barrières et le respect des droits du citoyen en mouvement par la plupart des forces en présence dans les corridors conventionnels. Cependant, il existe encore quelques poches de résistance entre Ebolowa- Kye-Ossi – Libreville, tout comme du côté de Kye-Ossi-Bata. Nous espérons que le Comité mixte des polices d’Afrique centrale fera un bon travail de sensibilisation et surtout, de répression envers les brebis galeuses.


Nous pouvons conclure sans ambages que notre plaidoyer porte des fruits puisqu’après l’obtention des actes et des décisions des chefs d’Etat sur la libre circulation, les violences basées sur le genre le long des corridors et aux frontières s’amenuisent. Nous continuerons à travailler avec les Etats, les institutions régionales et internationales afin de porter plus haut la voix des citoyens de la communauté.

Les yeux sont désormais rivés sur une prochaine édition. Êtes-vous prête à remettre ça en 2026?

Nous prions l’Éternel Dieu afin qu’il permette une 17e édition de la Fotrac malgré les difficultés réelles de financement de l’activité qui persistent. Qu’il pourvoie les moyens d’action comme de coutume et touche la sensibilité des personnes bienveillantes, des sponsors et autres partenaires techniques et financiers, afin de réaliser de manière optimale cette activité qui se veut continentale et internationale.

Propos recueillis par Jean-René Meva’a Amougou

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