Home ACTUALITÉ Meyo (autoroute Yaoundé-Nsimalen):la construction d’une usine de médicaments rend les riverains «...

Meyo (autoroute Yaoundé-Nsimalen):la construction d’une usine de médicaments rend les riverains « malades »

0
L'espace querellé

Ils craignent d’être envahis par des déchets polluants et demandent aux autorités de revoir leur copie.

L’espace querellé

A Meyo, l’aménagement d’un site fait débat. Sur les lieux où l’on est censé avoir les espaces verts et de loisirs, des engins creusent. Pas de logo, pas d’enseigne. Juste un bric-à-brac des matériels de construction. Les ouvriers rencontrés sur le chantier sont du genre discret. Le 14 juillet dernier, Hubert a pu les approcher et a découvert les coulisses de leur déploiement. « Ils soufflent qu’à cet endroit, une usine de médicaments est en train d’être construite. Ce n’est pas possible ! On ne devrait pas installer une chose pareille dans une zone résidentielle », renseigne le fonctionnaire, devenu la figure de proue des riverains en colère. Ceux-ci, tout en comprenant la volonté de développer Meyo, craignent aussi que le quartier perde son âme et son caractère. « L’ambiance tranquille qui est celle d’ici va certainement laisser place à une pollution envahissante », grommelle un enseignant à la retraite. Ce dernier, face au reporter, dresse un parallèle avec la politique « incohérente » et « contradictoire » menée par des autorités administratives et municipales.


Mais plutôt que d’être dans une opposition frontale pouvant dégénérer en un coup de chaud, les habitants de Meyo jouent la carte de la solution alternative. Leur idée : « que le chantier soit délocalisé vers une zone inhabitée ». Mais depuis, c’est silence radio. « Nous n’avons jamais eu de réponse à notre proposition », regrette Hubert, tandis que ses voisins critiquent un « manque de communication » et une « vision étriquée » de la part des pouvoirs publics. « On veut entamer un dialogue et on demande au gouvernement de s’asseoir à notre table pour négocier avec les riverains. On n’a jamais été consulté pour donner notre point de vue sur le projet », indique Stéphane, un jeune environnementaliste résidant dans le coin.


« Mais pourquoi faudrait-il que certains souffrent autant, pour que d’autres puissent faire leurs affaires ? », s’interroge une dame. Selon quelques habitants de Meyo, difficile toutefois de faire autrement. Pour beaucoup, l’usine en chantier est un « mal nécessaire ». « Vous voyez déjà les emplois, alors que c’est la mort qu’on installe chez-vous ?», charge Hubert. À l’appui de sa question, il montre quelques jeunes à la recherche d’un poste de manœuvre.

André Gromyko Balla

NO COMMENTS

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Quitter la version mobile