La structure envisagée, apprend-on, aura deux principales missions en mer: recherche du renseignement prévisionnel et police judiciaire sur les plans d’eau du pays.

Jusqu’ici, la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN) se déploie sur les plans d’eau à travers certaines unités déconcentrées de la Direction de la police des frontières. Celles-ci sont déclinées en commissariats aux ports de Kribi et de Douala, postes émi-immigration de Manoka, Bota-Limbé, ainsi que certains postes frontières ayant une ouverture à la mer (Idenau, Mouanko, Dro Mara, Logone Birni, Logone Kabe, Sigal, Goulfey, Kofia, etc), ainsi que deux sections fluviales basées à Garoua dans la Bénoué) et à Kousseri (dans le Logone et Chari).
Mais, il va falloir renforcer ce dispositif avec la mise sur pied ( très imminente selon nos sources) d’une unité nautique de police.
La structure envisagée, apprend-on, aura deux principales missions en mer: recherche du renseignement prévisionnel et police judiciaire. A cela, certaines missions secondaires pourront être ajoutées, notamment des missions de secours et d’assistance aux personnes en détresse, ainsi que le soutien aux opérations menées par les autres forces de défense et de sécurité à la demande de celles-ci.
Nos sources rapportent que l’unité nautique de police sera composée (au niveau central) d’ une unité centrale rattachée au cabinet du DGSN ; (au niveau déconcentré), de 4 secteurs nautiques basés respectivement à Douala, Kribi, Limbé et Garoua. Le Secteur N°1 basé à Douala, couvre les espaces navigables des régions du Littoral et de l’Ouest, ainsi que la façade maritime desdites régions ayant une ouverture sur l’océan atlantique. Le secteur N°2 basé à Limbé, a pour zone de compétence les espaces navigables des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, ainsi que la façade maritime desdites régions ayant une ouverture sur l’Océan Atlantique. Le Secteur N°3 basé à Kribi, couvre les espaces navigables des régions du Centre, du Sud et de l’Est, ainsi que la façade de la Région du Sud avec l’Océan Atlantique. Le Secteur N°4 basé à Maroua, est compétent sur tous les plans d’eau navigables des régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua, ainsi que la zone immergée du Lac Tchad et les affluents du Bassin du Niger. Trente-deux (32) unités opérationnelles seront créées dans les villes ciblées en raison de l’existence d’espaces navigables susceptibles de contribuer à l’essor de l’economie locale.
A date, quelques diligences ont été effectuées : la conception d’un curriculum de formation des agents de l’unité nautique de Police. Ladite formation qui est axée sur 05 modules, s’étend sur une durée de 18 mois, dans un Centre de formation et de recyclage basé dans l’une des quatre grandes villes abritant les secteurs nautiques (Douala, Limbé, Kribi ou Garoua) ; l’organisation d’un atelier par l’ONUDC du 10 au 13 Juin 2025 à Yaoundé, en faveur de certains fonctionnaires de la Sûreté Nationale, afin de se familiariser avec le domaine nautique et s’approprier les grands défis existant dans ce domaine spécifique; la conception des projets de textes juridiques relatifs à l’organisation et au fonctionnement de l’unité nautique de police envisagée.
En application des dispositions de l’article 4 du Décret N°2012/540 du 19 novembre 2012 portant organisation de la DGSN, une unité nautique de police renvoie à un organe spécialisé chargé de veiller à la sécurité et au respect de la règlementation en vigueur sur les espaces maritimes relevant de la souveraineté d’un Etat donné.des institutions, des libertés, des personnes et des biens. Historiquement, au Cameroun, la présence de police en mer remonte à 1934, date de création du service de police et de sûreté par Arrêté du 31 mars 1934. La mission de cette unité était de contrôler les mouvements frontaliers dans les Villes de Kribi, Douala et Garoua. Au fil du temps, la Brigade Fluviale de Kribi et la Brigade des Ports ont été créées par Arrêté du 05 mars 1935. Jusqu’à l’indépendance de nombreuses Unités de Police agissaient déjà dans les espaces maritimes. Toutefois, compte tenu des insuffisances observées et de la désuétude du matériel jadis acquis pour lutter contre la criminalité maritime, la création d’une unité nautique de police apparait salutaire.
Jean René Meva’a Amougou