Home INTÉGRATION RÉGIONALE Daniel Nkomba: «En matière d’économie bleue, l’Afrique centrale doit se retrousser les...

Daniel Nkomba: «En matière d’économie bleue, l’Afrique centrale doit se retrousser les manches pour bâtir une politique sur au moins 30 ans»

66
0

L’internationaliste et spécialiste camerounais en économie bleue fait part de ses attentes par rapport à la Conférence internationale sur l’économie bleue durable dans le Golfe de Guinée.

« L’économie bleue », de quoi parle-t-on, au juste ?
L’économie bleue, c’est toutes les activités économiques liées aux océans, à la mer, et toutes les infrastructures sur la zone côtière. Et le but de notre programme, c’est de développer une économie bleue durable. Contrairement aux pratiques antécédentes et traditionnelles qui ont malheureusement souvent abouti à la surexploitation des ressources halieutiques, la dégradation de la zone côtière, etc. L’économie bleue cherche à équilibrer le développement économique avec la protection des écosystèmes aquatiques. Donc, l’économie bleue présente beaucoup d’opportunités, mais malheureusement, aussi des défis dans le sens où, avec le temps, on a vu une surexploitation de ces ressources, une surexploitation des pêches, un développement d’infrastructures incontrôlées sur la zone maritime, un encombrement des zones côtières qui n’est pas soutenable.

Vous parlez d’opportunités. Lesquelles identifiez-vous en Afrique centrale ?
En Afrique centrale, le rôle de la pêche est très important d’un point de vue économique, le potentiel touristique, est extraordinaire. Les aliments et les emplois bleus offrent d’immenses opportunités pour la sous-région. Ce ne sont que des exemples non exhaustifs.
Vous êtes très actif dans la promotion de l’économie bleue en Afrique centrale. Qu’attendez-vous de la Conférence internationale sur l’économie bleue durable dans le Golfe de Guinée qui se tient à Yaoundé du 9 au 10 juillet 2025 ?
Nous attendons que ladite Conférence puisse faire (enfin) de l’économie bleue une priorité pour l’Afrique centrale. Il faudrait que jaillisse le message selon lequel la sous-région doit se retrousser les manches pour bâtir une politique sur au moins 30 ans, et dans laquelle tous les États doivent s’impliquer.

Nous attendons des investisseurs qu’ils se concentrent davantage sur l’identification et l’engagement auprès des entreprises des secteurs les plus exposés aux risques liés à la biodiversité marine. Les entreprises qui ne parviennent pas à démontrer l’existence de structures de gouvernance et de mesures stratégiques suffisamment solides pour atténuer leur impact sur la biodiversité marine doivent être identifiées et sanctionnées.

Nous souhaitons également que la Conférence de Yaoundé suscite l’engagement des jeunes comme l’un des leviers essentiels pour assurer la durabilité et l’appropriation des opportunités de l’économie bleue. Que les financiers financent la sensibilisation à la biodiversité marine et les projets de sciences citoyennes (projets de collecte de microplastiques, suivi participatif des pêcheries). Les associations jeunes pourraient être soutenues via des appels à projets sous régionaux ou nationaux. Nous espérons aussi l’instauration d’un programme de volontariat maritime, associant ONG, collectivités locales et universités. Nous exhortons la Conférence d’amener nos gouvernements à mettre en place d’initiatives d’économie circulaire en milieu côtier.

Propos rassemblés par Jean-René Meva’a Amougou

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here