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Afrique centrale : Que faire ?

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Village de pêcheurs à Londji

Etats des lieux et esquisses de solutions.

Village de pêcheurs à Londji

Les Etats côtiers, membres de la CEEAC, représentent environ 2 000 kilomètres de littoral, avec une zone économique exclusive (ZEE) cumulée de 715 500 km². La façade maritime de l’Afrique centrale qui s’étend de l’Angola au Cameroun sur 3 307 km, représente environ 1 225 000 km2. En zone Cemac, trois pays ont un accès direct à l’océan Atlantique (Cameroun, Congo, Guinée équatoriale), avec des zones côtières riches en biodiversité et des ports majeurs : Douala (Cameroun), Pointe-Noire (Congo), Bata et Malabo (Guinée équatoriale), ainsi qu’une importante hydrographie intérieure, facilitant la pêche continentale, le transport fluvial, et l’irrigation. « Avec un tel potentiel, l’Afrique centrale dispose donc d’atouts inestimables en termes de croissance bleue. Mais cette partie du continent se heurte à un certain nombre de handicaps pour mener un véritable développement de son économie maritime. De nombreuses pesanteurs demeurent au regard des défis subsistant en termes d’adaptation au climat, des impacts liés à l’activité humaine et la préservation de l’écosystème. Il s’agit notamment de la complexité administrative, du manque de connaissance du milieu et de ses enjeux de la part des politiques et du manque de moyens financiers et humains. Spécifiquement, le tourisme côtier et fluvial demeure sous-exploité, malgré des atouts naturels et culturels, le potentiel en énergies marines renouvelables peu exploré, la biotechnologie marine sans cadre réglementaire ou infrastructure de recherche développée, faible industrialisation du secteur maritime, pêche principalement artisanale, avec peu de transformation locale, ressources halieutiques menacées par la surpêche et la pêche illégale, aquaculture encore peu développée, Insuffisance de politiques nationales et régionales cohérentes, manque d’investissements dans les infrastructures bleues (ports, chaînes de froid, laboratoires), pollution des eaux (déchets plastiques, hydrocarbures), faible capacité de surveillance maritime. Or, ces différents secteurs d’activité contribuent à la production, à la distribution et à la consommation des richesses », formule Dr Henriette Voja Nganko.

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Une manne ignorée
« Tout cela ne détermine qu’une chose particulière : L’Afrique centrale est assise sur une manne. L’économie bleue rapporte à l’économie mondiale une valeur ajoutée de 1 500 à 3 000 milliards de dollars US, selon l’OCDE. En 2019, l’Union africaine estimait que l’économie bleue générait déjà près de 300 milliards de dollars pour le continent et créait près de 50 000 emplois Or, la part de l’Afrique en général et de l’Afrique centrale en particulier semble insignifiante, d’où la nécessité d’agir, afin d’inverser la tendance », déplore une source au ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). « Inverser la tendance », c’est relancer le débat autour des enjeux que charrient toutes les activités économiques basées sur les océans, les mers, les berges, les cours d’eau, etc. qui vont de la pêche à l’exploitation minière en passant par l’aquaculture, le tourisme, les transports, la construction navale, l’énergie. « « La réalité et le potentiel de la mer et des océans pour l’Afrique centrale sont largement méconnus. La position géographique et économique exceptionnelle de l’Afrique centrale n’est pas acquise et sa pérennité dépend notamment de la capacité des Etats à opérer avec succès le tournant de l’économie bleue », spécifie l’internationaliste et spécialiste camerounais en économie bleue, Daniel Nkomba. Ce dernier suggère alors quelques actions d’envergure à l’échelle sous régionale. « Il faudrait une véritable politique sous régionale, quantifiée, avec des objectifs. Favoriser la durabilité environnementale et économique du secteur maritime national en se servant du document d’orientation de base pour les gouvernements successifs afin de leur permettre de maintenir une vision à long terme pour l’avenir du secteur maritime ; recenser les besoins du Cameroun en matière d’infrastructures, systèmes d’approvisionnement logistique pour la croissance du port. Et aussi, encourager la croissance économique ; la création d’emplois et l’accès aux marchés, réduire la pauvreté et renforcer la gouvernance dans les affaires maritimes. Voilà les points de départ », valide Daniel Nkomba.

Jean-René Meva’a Amougou

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