La démarche se situe en amont du prochain débat d’orientation budgétaire.

Ce 25 juin 2025, Le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec) aligne d’abord 3 constats. « Un : le Cameroun perd chaque année plus de 8,5 % de son PIB en flux financiers illicites, liés à l’évasion fiscale, la corruption et la mauvaise gouvernance. Deux : la centralisation excessive du Trésor public affaiblit l’efficacité des politiques publiques. Trois : les femmes et groupes vulnérables restent peu pris en compte dans l’allocation budgétaire, malgré leur poids dans le secteur informel (90 % de l’emploi global) ». Dans la perspective de la tenue prochaine du Débat d’orientation budgétaire (DOB) à l’Assemblée nationale, le Cradec (avec le soutien de TJNA et NORAD) tire la sonnette d’alarme en organisant une table ronde nationale multipartite, avec des parlementaires des organisations de la société civile, des journalistes et des experts en finances publiques. Tous sont unanimes : l’efficacité du Trésor public est plombé par plusieurs difficultés qui n’en finissent pas de ternir l’image du Cameroun. Alors, dit le directeur exécutif du Cradec, Jean Mballa Mballa, « il faut prévenir et lutter contre la corruption qui est un fléau qui atteint l’intégrité du patrimoine national ; lutter au niveau international contre l’évasion fiscale qui prive les caisses de l’État de beaucoup de ressources pouvant aider au financement du développement durable ».
En termes plus clair, le Cradec plaide pour l’intégrité du Trésor public, entendue comme « l’ensemble des normes et de pratique garantissant une gestion transparente équitable et responsable des ressources financières de l’État cela inclut la prévention de la lutte contre les flux financiers illicites et l’assurance que les fonds publics sont utilisés au bénéfice de tous les citoyens ». Suffisant pour inspirer un cadre de dialogue inclusif entre différents acteurs (gouvernement, société civile, parlementaires). Objectifs : porter, dans le DOB 2025, les recommandations issues des citoyens, notamment en matière de justice fiscale, de transparence, de fiscalité genrée et de lutte contre l’évasion fiscale ; l’adoption par les parlementaires d’un document d’orientation budgétaire structuré autour des piliers comme la justice fiscale, l’équité et l’intégrité du Trésor public.
JRMA