Le bateau de luxe surnommé « Ebony Shine », c’est 76 mètres, un confort haut de gamme (piscine, spa, sauna, ascenseur…).
Construit en 2009, il avait été acheté à un oligarque russe en 2016, après une restauration hors de prix. A en croire Médiapart, « c’est un yacht réservé aux milliardaires ». Pour le moment, il appartient au vice-président équato-guinéen, Teodorin Nguema Obiang Mangue. Selon Africa Intelligence (AI, édition du 20 juin 2025), « Ebony Shine » est menacé de saisie. A la manœuvre, précise AI, une certaine Sylvana Combet. Très introduite dans le sérail camerounais, cette française a exhumé, en fin 2024, un jugement rendu 15 ans plutôt par l’International Court of Arbitration.
Dans ses analyses, AI estime que dans cette affaire qui remonte aux années 2009–2010, « le Cameroun joue gros ». « S’il impose cette décision, il affirme sa puissance juridique et sa volonté de ne plus subir. Mais il prend aussi le risque d’une riposte. La Guinée équatoriale pourrait à son tour s’attaquer aux avoirs camerounais sur son sol. Le fil qui relie encore les deux capitales est prêt à céder. Les ambassades communiquent, les accords tiennent… mais plus pour longtemps. Chaque camp interprète les faits selon son prisme. L’un voit un coup d’État judiciaire. L’autre, un retour légitime sur investissement. Yaoundé, silencieuse en façade, agit par canaux officieux. À Malabo, la colère est palpable. Car la symbolique est brutale : pour la première fois, un yacht d’un vice-président africain pourrait être saisi non par la justice occidentale, mais par un voisin africain. Une humiliation insupportable pour le régime Obiang. », spécule le média confidentiel français.
Rémy Biniou
