Loin de laisser errer leurs enfants, des parents multiplient les stratégies pour les occuper utilement.
C’est à la suite du décès de son jeune voisin de 24 ans, il y a deux semaines, des suites d’un assassinat par poignard que Mama Rose, habitante du quartier Ekounou à Yaoundé, prend la décision de mettre ses enfants dans une formation professionnelle de 3 mois. Ses trois garçons mineurs âgés respectivement de 6,8 et 11 ans sont désormais pensionnaires d’un atelier de soudure.
Adama, un autre parent essaie d’endiguer le phénomène de drogue. Il a trouvé les comprimés de tramadol dans le sac de classe de son fils de 13 ans, ce dernier, élève en classe de 3e au lycée général Leclerc vient de composer le BEPC, « A un si jeune âge, il prend déjà de psychotropes et il est devenu trop violent ». Adama tient ce discours devant ses voisins. Ils demandent conseil à ces derniers. Le technicien en bâtiment du groupe se propose de prendre le jeune Junior et l’amener dans ses chantiers. L’objectif est de l’éloigner de ses compagnons de Nkomo, « je préfère qu’il aille avec toi dans les chantiers. Pour plus de sécurité tu dois toujours être à côté de lui ».
Pour ne pas voir ses filles oisive Catherine, habitante de Kodengui et commerçante au marché Mvog-Mbi, supplie Jeanne, sa voisine couturière, de prendre ses deux filles élèves au lycée d’Anguissa. Son objectif est que ces dernières soient toujours occupées. Elle veut briser l’amitié qu’elle juge malsaine avec une voisine réputé volage.
Mère Mbouda propriétaire d’un point de vente de vivre à Nkongoa, amène ses 5 enfants dans sa structure. Elle justifie ce choix par le souci de ne pas laisser ses enfants à la merci des déviances, « l’école est finie, c’est à moi de prendre la relève. Si je les laisse au quartier, ils seront dérangés. Surtout pour la plus grande qui est en âge pubère », justifie mère Mbouda.
André Gromyko Balla
