En 2025 où il arrive, son maxi single de 7 titres marque le début d’une connexion prometteuse entre le chanteur de bikutsi et un public avide de chansons profondes.

D’abord, une sensation de déjà-vu : une tête simplement coiffée, une barbiche de saint-cyrien, une candeur sur le visage, mais le porté haut. Laurent Penda Le Régulateur, on ne l’avait jamais vu sur une pochette de disque, pas plus que son nom ne figurait sur une playlist. À première vue, rien ne laisse supposer que le Camerounais, originaire de Ndangueng (département de la Mefou-et-Afamba, région du Centre) a vécu une quinzaine d’années dans les cabarets et studios d’enregistrement, sans bien sûr se poser sur les tapis rouges. Tout ce temps, il était là, presque sous nos yeux, à quelques encablures de nos oreilles. Seule réminiscence audible de ce passé que le jeune trentenaire peine à évoquer, une liste non exhaustive de vedettes locales : Aie Jo Mamadou, Lady Ponce, Cabel, Tanus Foé… « Tous ceux que j’ai accompagnés…J’en oublie certainement », confesse-t-il. Selon Laurent Penda Le Régulateur, la question du pourquoi, du comment de cette confession se doit de rester ouverte, indéfiniment.
Plus loin…
Et comme le savent tous ceux qui ont approché de près le monde du bikutsi, la beauté de ce rythme provient de l’inattendu. « Il faut aller chercher à partir de là où les Messi Martin et Anne-Marie Nzié ont arrêté », glisse, avec une assurance décomplexée, le jeune Laurent Penda. En 2025 où il arrive, son maxi single de 7 titres marque le début d’une connexion prometteuse entre le chanteur et un public avide de chansons profondes. La preuve, s’il en faut une, réside dans « Il m’a eu ». « Dans cette chanson, ce gars dépose dans les oreilles de tous les mélomanes assoiffés d’un autre type de bikutsi des sonorités magnétisantes », s’épanche Serge Bertrand Pouth. A en croire le journaliste et critique culturel en service à la CRTV, « Il m’a eu » signe la fin de la phase de métamorphose de Laurent Penda Le Régulateur. « Si la somme aboutit à pas mal d’inconnues pour l’équation qu’est ce jeune, il reste néanmoins évident que la parution exaltante de son maxi single révèle la verve subtile d’un chanteur aiguisé, un songwriter unique. On voit tellement sa couleur. Et comme qui dirait, l’on entre dans le monde de Laurent Penda Le Régulateur comme dans une ville où l’on n’a jamais mis les pieds, mais où on ne peut facilement se perdre. Bref, n’ayez pas peur, vous entrez dans un très grand disque », explique Serge Bertrand Pouth.
Coup d’essai,
coup de maître
Au hasard des plateformes et playlists, on croise d’autres commentaires autour de « Il m’a eu ». « « Une chanson pure d’enfant de chœur, une chanson pleine, ronde, traversé de chagrins d’amour et d’interrogations existentielles, une chanson intense prise en étau par un son de cathédrale et parfaitement ajustée au bikutsi moderne, consigné dans un élan frais et décalé », postule le Pr Eric-Mathias Owona Nguini. « C’est une chanson assise et sage, silencieusement absorbée par une pureté qui la rend hermétique au brouhaha ambiant », enchaîne l’animateur-chef de chaîne de Suellaba FM 105, Léonard Chatelain.
Pour réussir un tel coup, Laurent Penda Le Régulateur a fait appel à quelques requins de studios (Dema Bass, Michel Mbarga, Petit Vieux, Robert Synthé, Ebodé, Didyme Toscane…). Au chapitre de la promotion, le chronogramme est connu : « Tous les 2 mois, nous ajouterons un titre au fur et à mesure, afin de mettre les 7 titres à la disposition du public et organiser une sortie officielle de l’album baptisé »C’est le moment’’.
Jean-René Meva’a