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Comité de politique monétaire de la Beac : la deuxième session de 2025 se prépare

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Planifiée pour le 30 juin prochain, elle sera consacrée à l’évolution économique et financière de la sous-région, dans un contexte de baisse des taux directeurs.

Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) tient sa deuxième session ordinaire de l’année 2025 le lundi 30 juin prochain. A l’issue de ce conclave, Yvon Sana Bangui, le gouverneur de l’l’institut d’émission des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) donnera (à partir d’un pays que nos sources ne révèlent pas encore) une conférence de presse de clôture. Toutefois, des indiscrétions crédibles indiquent que le Centrafricain fera le tour de quelques questions économiques et financières de la Cemac, après la session ordinaire du CPM du 24 mars dernier. L’on se souvient qu’au terme de celle-ci, la Banque centrale avait décidé de réduire ses principaux taux directeurs. Dans le détail, le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO, qui est le taux auquel les banques commerciales se refinancent auprès de la Beac) était passé de 5% à 4,5%. Quant au taux de facilité de prêt marginal (qui est la rémunération des financements obtenus par les banques commerciales auprès de la Beac pour une période de 24 heures) passait de 6,75% à 6%.

L’explication brandie par le gouverneur de la Beac gravitait alors autour de deux axes : faciliter aux banques commerciales l’accès à la liquidité de la Banque centrale, et induire une baisse des taux d’intérêts pratiqués par les établissements de crédit sur les prêts octroyés aux agents économiques. La décision du CPM reflétait également une prise de conscience par la Banque centrale du risque croissant pour l’économie d’une augmentation trop élevée des taux et de l’effet mitigé que cela a produit jusqu’ici sur l’économie réelle. Depuis lors, l’offre de liquidités de la Beac s’est considérablement épaissie. Successivement, elle a proposé 230 milliards de FCFA dans le circuit bancaire de la Cemac le 25 mars 2025 ; 400 milliards FCFA le 8 avril 2025. Qualifié de « relance au bazooka » par un analyste, ces offres ont provoqué la ruée des banques commerciales vers la banque centrale.

Au point où, soufflent nos sources, le 16 mai dernier, les besoins exprimés par les établissements de crédit de toute la sous-région se sont chiffrés à environ 541 milliards FCFA. Cette forte demande traduit une dépendance croissante des banques aux liquidités fournies par la banque centrale. La suspension des injections de février 2023 à juin 2024 a laissé de nombreuses banques dans une situation délicate, où l’accès à des financements est devenu rare. Depuis fin 2021, la banque centrale a durci sa politique monétaire pour combattre une inflation galopante. Cette politique a entraîné une hausse des taux directeurs, limitant l’accès aux crédits pour les banques. En parallèle, la Beac a intensifié ses opérations de reprise de liquidités, drainant des fonds des coffres des banques à travers l’émission de bons BEAC. Le coût du crédit est devenu prohibitif, tant pour les Etats que pour les opérateurs économiques et les ménages. Face à cette situation, les banques ont dû compter sur les rares opportunités d’injection de liquidités pour maintenir leurs opérations et répondre à la demande croissante de crédit dans la région. Pour cette raison, à la Beac, « l’on réfléchit sur le comment engager d’autres baisses de taux dans une fourchette de 75 – 100 points de base d’ici la fin 2025, notamment lors des CPM de juin et décembre 2025 ».

Jean-René Meva’a Amougou

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