En instruisant à ses diplomates en poste à l’étranger de faire des affaires au profit de leur pays, la Maison Blanche signe un autre chapitre dans ses relations avec le continent.

À la mi-avril dernier, le quotidien The New York Times affirmait dans un de ses articles avoir pu consulter un projet de décret présidentiel visant à réorganiser en profondeur le département d’État américain. Le 14 mai 2025, lors du lancement de la stratégie de diplomatie commerciale par le Bureau des Affaires africaines, l’ambassadeur Troy Fitrell, haut responsable au sein dudit Bureau s’est montré clair. « Écoutez-moi bien : tout cela change sous l’administration Trump. Nous ne voyons plus l’Afrique comme un continent d’assistés, mais comme un partenaire commercial capable. Notre stratégie comporte six volets. Le premier volet consiste à faire de la diplomatie commerciale un axe central de notre engagement en Afrique. Tous les ambassadeurs américains en Afrique sont désormais évalués en fonction de leur efficacité à plaider la cause des entreprises américaines et du nombre d’accords qu’ils facilitent.
Le deuxième volet, c’est de travailler avec nos partenaires gouvernementaux africains dans les pays prioritaires en vue de mettre en œuvre les cinq principales réformes du marché identifiées par le secteur privé. Le troisième volet de la stratégie consiste à mettre en œuvre des projets d’infrastructure clés dans les pays prioritaires. Le quatrième volet porte sur l’accroissement du nombre de missions de diplomatie commerciale. Notre cinquième volet : connecter au continent africain une plus grande part des quelques 300 000 entreprises américaines prêtes à l’exportation ainsi que le marché américain des capitaux, qui représente 120 000 milliards de dol lars. Notre sixième et dernier volet consiste à plaider en faveur de réformes structurelles en matière de promotion commerciale américaine, de préparation des projets et d’outils de financement de façon à mieux soutenir les entreprises américaines ».
A dire vrai, Troy Fitrell précise que les missions diplomatiques américaines à l’étranger seront désormais jugées sur pièces. Faire des affaires, miser sur la compétitivité des entreprises américaines et renforcer leur présence économique face à l’influence grandissante de la Chine. Cette réorientation donne une place centrale à la performance commerciale. Elle modifie même les critères d’évaluation des diplomates américains sur le continent.
Ongoung Zong Bella