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Marion Obam : «Plus de 8% de pays en Afrique sont passés dans la zone rouge du classement Reporters Sans frontières»

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La présidente de la FEJAC dresse le tableau sombre de la liberté de la presse en Afrique centrale. Et fait part de ses nouvelles fonctions.

Quel est l’état de la liberté de la presse au Cameroun et en Afrique centrale au lendemain de la Journée internationale de la liberté de la presse ?

La situation de la liberté de la presse au Cameroun et en Afrique centrale est mauvaise. Plus de 8% de pays en Afrique sont passés dans la zone rouge du classement Reporters Sans frontières. Alors que l’année dernière nous étions à 4%. Pour ce qui est du Cameroun, nous avons perdus 20 points (118 à 138) suites aux assassinats de Martinez Zogo et Anye Deh Soh en 2023 et á l’insécurité dans 5 régions du Cameroun Ambazoniens et Boko Haram. Et le dernier classement 2024, nous met á la 130eme place, nous avons glané 8 places car le procès de Martinez Zogo a été ouvert. Un bon point contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Le Congo (69) et le Gabon (56) sortent la tête de l’eau, mais la RCA (76), le Tchad (96), la RDC (123), la Guinée Équatoriale (127) et le Cameroun (130) ne sont pas des modèles. Il faut aussi relever que dans ces pays, il n’y a pas de loi sur la protection et la sécurité des journalistes. Ce qui est vraiment dommage quand on sait que les journalistes et médias sont des partenaires des gouvernements et font le service publique en mettant l’information à la disposition des populations. Y a-t-il des journalistes emprisonnés dans les pays d’Afrique centrale dans le cadre de leurs activités professionnelles ? Oui, malheureusement. Le Cameroun apparait dans la liste des pays où les journalistes sont détenus. Il est précisé que le Cameroun a 6 journalistes emprisonnés sur les 567 dans les 180 pays classés. Le Pape Léon XIV dans un message du 12 mai 2025 demande qu’on libère les journalistes emprisonnés car ils ne peuvent être en prison « pour avoir cherché et raconté la vérité ». Notre Gouvernement doit libérer ces journalistes et que la justice punisse les coupables des assassinats des jours journalistes au Cameroun. Il y’a une formidable opportunité pour montrer la bonne foi du Gouvernement contre l’impunité avec le Procès de Martinez Zogo ;

Le Conseil national de la communication du Cameroun sanctionne régulièrement des journalistes. Ce que le SNJC condamne régulièrement. Cela signifie-til que le régulateur ne fait pas correctement son travail ?

Le Conseil National de la Communication fait très bien son travail. C’est un organe essentiellement répressif mis en place par le Gouvernement. Il régule selon les ordres du Gouvernement. Le SNJC récuse cet organe ainsi que sa composition. Le Snjc veux un organe d’auto-régulation ou siègent les pairs pour résoudre les problèmes de la profession. Depuis que les médias et journalistes sont sanctionnés par le CNC avons-nous une meilleure presse ? Il y’a des réglages á faire. Avec la Fédération Internationale des journalistes, nous implémentons le projet Cameroun Médias plus, avec deux axes : La mise sur pied du conseil de déontologie journalistique et la relance de la Carte de presse. Le SNJC va rencontrer le ministre de la Communication pour lui présenter ce projet et ses axes qui sont bénéfiques pour les médias et la profession ;

Aujourd’hui, vous êtes à la tête de la Fédération des journalistes d’Afrique centrale. Quelles sont vos missions ?

C’est une lourde responsabilité et je tiens à remercier mes camarades qui m’ont élu ce jour pour que je porte notre vision commune de la FEJAC. C’est également le triomphe de la Femme journaliste Africaine. Elles ont besoin des modèles et des personnes qui cassent les codes pour avancer. La FEJAC qui couvre les pays de la région Afrique centrale Le Tchad, Le Cameroun, La République démocratique du Congo, la République Centrafricaine, Le Gabon, la Guinée équatoriale et le Congo, a sept principales missions. Il s’agit de promouvoir et protéger les droits socioprofessionnels des journalistes de la région Afrique Centrale ; défendre la liberté de la presse et d’expression ; renforcer la coopération et la solidarité entre les syndicats membres ; mener les initiatives de renforcement de capacité pour développer les journalistes ; servir de voix unifiées auprès des organisations nationales, sous-régionales et internationales, soutenir les journalismes éthiques et offrir soutien et solidarité aux syndicats des membres persécutés de la FEJAC ;

 Quels sont vos défis à la tête de cette nouvelle organisation de journalistes d’Afrique centrale ?

Pour relever les défis, je suis accompagnée par le vice-président Kamanda

Wa Kamanda, de l’Union nationale de Presse congolaise (UNPC) et Gostivar Serges Manasse de l’union des Journalistes Tchadiens (UJT), qui en est le trésorier-secrétaire. Ils sont de vieux journalistes, rompus à la tache de la gestion des organisations avec un intérêt suprême pour l’organisation naissante. Nous sommes en train de travailler sur la mise sur pied de tous les éléments légaux et physique de la fédération des journalistes d’Afrique centrale. Nous utilisons les outils de la technologie pour échanger et faire avancer nos projets. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi ici de lancer un appel á tous les syndicats et unions des journalistes de la sousrégion Afrique centrale, de venir adhérer à la FEJAC. Nous avons comme projets immédiats la création, dans toutes les fédérations des journalistes d’une Task force chargé de la formation pour la lutte contre la désinformation et les discours de haine dans les médias mais surtout sur les réseaux sociaux avec le Promedac et la création d’un secrétariat chargé du plaidoyer auprès des institutions publiques pour l’élaboration des législations de lutte contre la désinformation.

Interview proposée par Diane Kenfack

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