Lundi 19 mai 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu sa décision concernant le différend qui oppose le Gabon à la Guinée équatoriale, portant sur des questions territoriales, maritimes et insulaires.
Selon un communiqué du ministère gabonais des Affaires étrangères, le jugement touche trois éléments essentiels (la délimitation de la frontière terrestre, la fixation de la frontière maritime et la souveraineté sur les îles Mbanié, Conga et Cocotiers), sur la frontière terrestre. La Cour a affirmé que le seul titre juridique valable pour la délimitation de la frontière terrestre entre les deux pays est la Convention franco-espagnole de 1900. La CIJ a rejeté l’argument du Gabon concernant la convention de Bata de 1974, estimant que ce document n’était pas un traité juridiquement contraignant. La souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga a donc été attribuée à la Guinée équatoriale, conformément au traité de 1900 entre la France et l’Espagne. En revanche, le Gabon a obtenu des territoires frontaliers équato-guinéens, notamment les zones autour des villes d’Ebebiyin et Mongomo. La frontière officielle a été fixée selon la ligne droite établie en 1900, invalidant la délimitation précédente basée sur la rivière Kyé. La CIJ a souligné la nécessité pour les deux pays de mener des négociations bilatérales pour déterminer la délimitation de leur frontière maritime, qui n’est pas encore précisément définie. Le Gabon a exprimé sa volonté de respecter le verdict de la CIJ et sa disponibilité pour des négociations sur les points soulevés par le jugement, tandis que la Guinée équatoriale a accueilli favorablement cette décision.
Rémy Biniou
