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79e assemblée générale de l’Onu: Paul Biya stratège de l’intégration continentale africaine

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Le dictionnaire Petit Robert 1, parle de la mondialisation tel: le fait de devenir mondial; de se répandre dans le monde. Cette approche perceptuelle de la mondialisation fait référence à l’ensemble des démarches rationnelles, logiques, donc intelligibles; susceptibles, de faire de tout acteur, du droit interne et/ou droit international en général, un sujet réel et non un objet de son interactivité stratégique.

De manière plus économiciste, le Doyen Touna Mama estime que même si la mondialisation de l’économie n’est pas un phénomène nouveau, «Elle est un phénomène majeur de l’économie contemporaine, qui a été marquée dans la période récente par l’accroissement des échanges humains (migrations internationales) certes, mais surtout par l’accroissement des échanges, de biens et services (commerce mondial), l’accroissement des investissements directs étrangers (mondialisation de la production industrielles) et l’accroissement des échanges financiers (globalisation financière).

Ledit processus fut davantage accéléré par les effets des progrès techniques et technologiques, déjà sous appellation d’intelligence artificielle/IA, avec forte action sur l’existence usuelle de toute personne morale et physique à l’échelle du globe. C’est ce que présente Pascal Boniface in Géopolitique de l’intelligence artificielle: comment la révolution numérique va bouleverser nos sociétés. En effet, dans cette contribution de prospective stratégique de très haute portée, l’auteur se pose la question de savoir si la dynamique actuelle et future de la mondialisation au moyen de l’intelligence artificielle n’est pas susceptible de devenir un cauchemar pour tout acteur des Relations internationales contemporaines? Ceci, y compris un nombre élevé d’Etats – nations africains. Car ils restent insuffisamment et conjoncturellement structurés jusque-là? Au risque pour ces derniers de vivre avec Impuissance leur propre disparition, face à la transformation irréversible de la scène Internationale mondiale.

Avec une surprenante vision politique anticipative sur le cour de l’évolution de la scène internationale, S.E Paul Biya, Président de la République du Cameroun, chef de l’Etat, et excellent produit de l’école d’économie politique internationale européenne, dès l’entame de son magistère politique à la tête de l’Etat et Président en exercice de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) qui deviendra l’Union Africaine (UA), se donnera un devoir de pédagogie en matière de prospective stratégique africaine en affirmant, le 08 juillet 1996 au 32e sommet de l’OUA à Yaoundé dans son discours de politique générale: «Nous sommes au jour d’hui persuadé que, dans un système économique mondial où la tendance est à l’élargissement des espaces économiques existants, les solutions individuelles sont sans lendemain». Ce domaine de savoir, savoir-faire, savoir y faire et de savoir être, n’est pas à confondre avec la forte volonté politique manifestée par tous les leaders politiques africains, de Kwame Nkruma à Diomaye Faye du Sénégal /2024.

Il procèdera intellectuellement à une montée au filet diplomatique multi niveaux. L’élection de l’ex Premier Ministre camerounais, Philémon Yang, en est une suite logique au seuil le plus élevé de la coopération internationale multilatérale mondiale.

En effet, bien que la première production théorique en la matière ait pour titre Poliorcétiques datée de la première moitié du IVe siècle avant J.C, avec pour auteur Enée, soit une effectivité, le continent n’est pas allé au-delà d’une grande volonté politique. Il se serait doté d’un itinéraire du COMMENT FAIRE SOLUTIONNEL SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE IDOINE. Ce dépassement se serait matérialisé par une inspiration d’un vouloir-faire avec pour fondement les savoirs et les connaissances. Ceci laisse entrevoir l’exigence, la contrainte d’une épistémologie rigoureuse aux fins de réduction de «la part du hasard» quand bien l’on serait sur une bonne trajectoire de l’action socio-politique.

C’est cette absence de conceptualisation et de conception préalable de la réalité socio-juridique et sociopolitique qui réduit jusqu’à une époque récente la problématique de sécurité en Afrique, et même celle de son intégration socio-économique au stade de projet virtuel.

Comment expliquer le différentiel de rythme évolutif du projet politique européen communautaire sur celui dit de l’Union Africaine, alors qu’ils datent presque tous d’une même période de prise d’idées? Comment expliquer le caractère très fictif de la souveraineté de certains acteurs institutionnels tolérés tels des sujets du droit international public en Afrique et ailleurs dans le monde? Seule la stratégie comme domaine académique apporte des éclairages précis à ces interrogations ultra complexes qui s’apparentent à des phénomènes paranormaux pour des gens de peu d’ardeur au travail, enclins aux effets des données sensorielles exclusifs.

Il est pertinent, bien plus qu’une évidence que la stratégie s’est émancipée du milieu militaire, pour tous les autres domaines: sport, commerce, industries, santé, éducation, monnaie, eau, énergie, communication, marketing, finance, fiscalité… et surtout politique. Exemple: les élections législatives françaises aux premier et second tours, et même après celles-ci, sont une majestueuse leçon de stratégie politique par partis politiques interposés. Comment comprendre qu’un parti vainqueur des européennes, archi favori au terme des résultats du premier tour, se classe finalement à la troisième position à l’Assemblée Nationale avec le même corps électoral, sur le même territoire de compétition, avec le timing de propagande équitable? Il faut aller trouver la solution dans l’approche méthodologique mobilisée en matière de théorie stratégique.

Dès ce constat, il devient plus qu’évident que l’Etat- nation et l’interaction sociétale sont fondamentalement objets d’études de la stratégie comme domaine académique professionnel. Il n’en serait autrement de la problématique de l’intégration de tout un ensemble de sujets majeurs du droit international public. De même celle relative à la création d’un Etat palestinien, aux côtés de l’Etat hébreux. Il en est pareil de la structuro-institutionnalisation de l’Etat de Haïti, dans les Caraibes, en Amérique centrale.

La littérature classique de la stratégie par le biais de Strategikom Parue en l’an 600 de l’empereur Maurice après la chute de l’Europe romaine révèle que la stratégie est un domaine à épistémologie pluridisciplinaire. À date, elle incluait déjà: la sociologie, la psychologie, la géographie, la technique de combat, la physique, la mathématique.

Ce qui revient à penser qu’il n’est pas admis qu’une théorie stratégique soit une littérature simple et ordinaire; elle exige à cet effet un effort cognitif largement au-dessus des efforts moyens de réflexion. C’est exclusivement à ce prix qu’on accède au stade de production d’une théorie-pratique synonyme de théorie stratégique, elle est de ce fait d’usage immédiat.

Dans Le Prince de Nicholas Machiavel, il ressort qu’ «il est indispensable d’établir un art de la guerre à même de réduire autant que faire se peut la part du hasard. Il convient donc de dégager les principes généraux et de fonder en raison des lois régissant le fonctionnement d’une institution militaire ou socioéconomique…»; il poursuivra en disant qu’il y’a une contrainte de restriction rationnelle du «hasard» politique. De ce fait, la victoire «militaire et sécuritaire en Afrique» et/ou «socioéconomique» par l’intégration économique de l’Afrique apparaitra au final comme «la conséquence de la résolution d’un problème intellectuel».

Peut-on prétendre que l’élaboration des politiques communautaires européennes ne relèvent pas du domaine de l’académique? Que dire de la construction de l’Europe comme pôle de puissance internationale multisectorielle? Pourquoi les centres de recherche spécifique pour l’Europe? Exemple: l’Institut Jacques Delors pour l’Europe. Pourquoi les programmes de bourses de mobilité communautaires en Europe? Pourquoi les institutions de formation universitaires communautaires spécifiques? Avec à la clé une configuration de l’appareil médiatique à dessein. À travers des travaux analytiques relatifs à la production stratégique théorique de l’Amiral Alfred Mahan autour de:

– L’influence de la puissance maritime dans l’histoire 1890

– Stratégie Maritime 1911

Hervé Couteau – Begarie dira qu’«il est le premier (…) à avoir dépassé les problèmes concrets auxquels les marins se trouvaient confronter pour s’élever à une intelligence de la stratégie conçue véritablement comme une discipline intellectuelle…». Il ressort qu’une théorie-pratique en matière stratégique se distingue de tout à priorisme en contexte situationnel conjoncturel du droit en interne ou droit international public.

L’élection de l’ancien Premier ministre camerounais Philémon Yang apparait comme une étape déterminante dans la quête ou la volonté du continent africain à disposer en interne et en externe d’une personnalité géopolitique internationale agissante avec vigueur. Dans cette perspective, par son action diplomatique depuis l’Assemblée générale des Nations unies, l’Afrique se donne des objectifs stratégiques spécifiques tout autant que ceux dits globaux à proposer à la communauté internationale mondiale, sans perdre de vue qu’elle est perçue comme une entité Géopolitique unique depuis le sommet des Brics en Afrique du Sud/2023 et du G20 en Inde/2023

Des objectifs stratégiques spécifiques

La montée au «filet diplomatique» de S.E. de Paul Biya a consisté à être au départ de toute initiative collective, en matière de sécurité en Afrique dès ses toutes premières responsabilités dans la haute administration camerounaise. Ainsi, il participera d’une manière ou d’une autre à:

1.  La création au Caire en juin 1993 du mécanisme de l’OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique.

2.  La signature du traité de Pelindaba portant création de la zone exempte d’armes nucléaires africaines.

3.   Le 32è sommet de l’OUA à Yaoundé mettra la formule d’Opérations de maintien de la Paix (OMP) actuelles en Afrique matérialisée par les Boutros Boutros Ghali et Koffi Ata Annan.

4.  Au sauvetage de Haute lutte du deuxième mandant africain au Conseil de de Sécurité de l’ONU.

5.  La signature du traité de non-agression entre les Etats d’Afrique Centrale dans le cadre du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies pour la Sécurité en Afrique Centrale (CCPNUNSAC).

6.   En 2023, il y a adoubement de la candidature de Philémon Yang par la CEEAC.

7.  En 2024, il y a adoubement de la candidature de Philémon Yang par l’Union Africaine / UA.

8.   En 2024, il y a élection de Philémon Yang à l’Assemblée Générale des Nations Unies/AGUN.

Seulement, sur le plan strictement militaire de nos jours, selon Maurice Hauriou cité par Jean Michel Blanquet in «l’invention de l’Etat», le monde vit à l’ère du «brigandage», c’est-à-dire qu’il est rendu perceptible un état de faits caractéristiques de la post Westphalie. Il se manifeste de cette manière par un estompement de l’Etat-nation, pas uniquement en Afrique; mais à l’échelle du globe. C’est ce que Jacques de Saint Victoire évoque en parlant d’un monde chaotique post guerre froide.

D’après Jean François Guiraud in théorie des hybrides: le terrorisme et le crime organisé, Paris CNRS éditions 2017, l’«hybridation de la violence» est si profond qu’il y’a non seulement confusion de l’ordre des choses, mais aussi de celui dit de l’ordre des pensées avec presqu’une approbation du recul de l’Etat-nation en général sur la scène internationale. C’est le constat d’une prévalence effective de la post-modernité. Cette violence protéiforme n’épargne aucun sujet du droit international public, au risque de vivre un ensauvagement de toutes les zones de mobilité stratégique (terre, mer, air, cybernétique, espace extra atmosphérique, société); cet état de la question sécuritaire est traduit par:

   Les attentes sociales

   Les affrontements inter ethniques

  Le terrorisme international

   Les guerres hybrides

   La piraterie maritime.

  Le crime organisé transnational et transterritorial

   La prolifération balistique majeure et nucléaire.

    les menaces chimiques et bactériologiques.

   La cyber guerre et le cyber terrorisme

  L’Immigration irrégulière

 La criminalité environnementale.

Sur le plan non militaire, l’insécurité à variante protection civile est marquée par:

1.   La montée du niveau des eaux océaniques par fonte des calottes polaires

2.  Les émissions massives du CO2 dans l’atmosphère

3.  L’urbanisme anarchique

4. Les inondations et glissements de terrain

5. La déforestation accrue

6.  La chute des débris spatiaux

7. les oiseaux et criquets migrateurs

8. L’avancée du désert

9.Les cataclysmes non anthropiques

10.la criminalité financière et économique

11.les attitudes d’hostilité dans l’espace extra atmosphérique.

De ce qui précède, et sans prétention à une exhaustivité énumérative, en additif d’une fin des opérations sans finalités politiques atteintes au Sahel africain, en République Centrafricaine, au Congo Démocratique, en Somalie. Il faut y inclure le départ chaotique de l’OCDE d’Afghanistan le 15/08/2021, le parcours surréaliste du missile yéménite avec une cible en terre saoudienne, au terme d’un vol de 1200 km. On n’y omet pas l’opération aéro-balistique iranienne sur Israël, dans le cadre de la guerre qui oppose ce dernier au Hamas depuis 2023.

Il apparaissait de facto indispensable pour l’Afrique, et dans l’intérêt de celle-ci, de proposer une approche managériale actualisée de ce contexte géostratégique hyper complexe. Charles Philippe Davide suggère de disposer d’une approche d’approfondissement de la défense «Widening» de l’Etat nation. Seulement pourrait-on y parvenir sans se constituer Etat stratège? Cette logique suppose que le militaire ne soit plus le seul acteur de la défense; tous les autres membres de la communauté nationale en deviennent également des acteurs de premier niveau. C’est une acception qui renvoie au concept de défense globale. Celle-ci ne se limite plus seulement aux menaces dites militaires. Elle intègre absolument toutes celles dites économique, diplomatique, sécurité sociale, culturelle, protection civile, éducation, environnementale… Il s’agit d’une perception par élargissement «Broadning»; une application nette de la trinité Clausewitzienne de la défense comme objet de hautes études spécialisées.

C’est une lecture qui devrait être matérialisée par le biais de l’appareil de coercition légale légitime du droit interne de l’Etat – nation de Marx Webber, dénommé: Le système stratégique du droit interne de l’Etat, SSDI actualisé. Ce dispositif structuro-institutionnel, mis à jour, est supposé être au départ de toutes les initiatives de l’Etat- nation africain; c’est le sens du diagramme stato-stratégique africain.

Le diagramme stato stratégique africain mobilise en verticale et horizontale la sécurité dite militaire économique et politique par l’Etat-nation en simultanéité stratégique des démarches communautaires conformes au Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (05 CER/CPS/UA). C’est une exigence qui dérive de la mise en place, en cours, de l’Etat-nation en Afrique au moyen de son appareil de défense et de sécurité.

Le lien bijectif de l’Etat-nation et de la Communauté Economique Régionale (CER/UA) produit de manière exponentielle le sentiment de sécurité du citoyen au sein des Etats-nations africains. Il n’existe pas d’Etat-nation sans capacité de conceptualisation de la théorie stratégique de celui-ci d’une manière ou d’une autre. C’est le justificatif scientifique et technique des insuffisances de sécurité en Afrique.

En dépit de toute la bienveillance de la Communauté Internationale à travers le Conseil de Sécurité des Nations Unies/CSUN qui dû parfois consacrer plus de la moitié de son temps en Afrique. Le Continent africain par l’élection de son porte-voix à la79è Assemblée Générale des Nations Unies se proposera de soumettre à l’appréciation de l’Organisation des Nations Unies/ONU un mécanisme de sécurité collective de conception endogène dénommé: African Military Information Scharing Center. C4I. AMIC/Dissuasion-stabilisation, en lieux et places des opérations de maintien de la paix(OMP) actuelles très perfectibles.

NB. Ce dispositionnement de l’outil militaire communautaire est connecté aux Centres communautaires de surveillance et de détection aéro-spatiaux, ainsi qu’il suit: Afrique centrale «Tchad, Ndjamena», Afrique de l’Ouest «Cap Vert, Praya», Afrique de l’Est «Djibouti, Obock», Afrique Australe «Seychelles, Providence», Afrique du Nord «Libye, Tripoli». En raison de ce que la surveillance avancée, essentielle pour la planification stratégique et tactique des opérations, est de nos jours rendue possible par des capteurs modernes et des systèmes de collecte des données sophistiqués. Cette surveillance avancée offre une connaissance améliorée du champ de bataille, et par extension des zones de mobilité stratégique terrestre et navale des Etats-nations africains. Les communications sécurisées grâce à des technologies telles que, les réseaux satellitaires et les communications chiffrées, qui améliorent la connectivité entre les Unités militaires renforcent la coordination sur le terrain. L’utilisation de la réalité augmentée(RA), et de la réalité virtuelle(RV) sont des options technologiques qui améliorent la formation militaire. Elles offrent des simulations réalistes pour une préparation opérationnelle optimale (…) Ces capacités opérationnelles réduisent des risques pour les personnels militaires. Lire CL Dibongue Samuel Depadoue, Chef de la Division des transmissions, de l’électronique et de l’Informatique. Mindef/Cameroun, Honneur/Fidelité P. 44-47 Mai 2024.

En effet la conception très dynamique du maintien de la paix des Nations Unies confirme le caractère versatile de la violence sur certaines zones de mobilité stratégique, en l’occurrence terrestre et sociétal. C’est l’expérience traduite par la Minusma au Mali, la Monusco au Congo Démocratique, la Minusca en République Centrafricaine. Ce sont les formes les plus récentes, mais complexes des opérations de maintien de la paix, au résultat quelconque. Ces formules sont de toute évidence perfectibles. Elles ne font pas obstruction, encore moins abstraction, de la manifestation du terrorisme international au Niger, au Burkina Faso, au Bassin du Lac Tchad, en Somalie, en Lybie, au Mozambique. La zone de mobilité stratégique maritime africaine sur les segments géographiques des linéaires: Atlantique, Golfe de Guinée, Golfe d’Aden, Zone Océan Indien ne sont pas restées sans effluves insécuritaires maritimes. Fallait-il y appliquer une formule spécifique d’opération de maintien de la paix, OMP maritimes?

Pour y faire face, le président de la république du Cameroun, son Excellence Paul BIYA, initia une démarche diplomatique depuis la décennie 1990 auprès de l’Organisation des Nations Unies. Ce fut plus précisément au Secrétariat Général, Direction des Affaires Politiques et du Désarmement, par la résolution N°46/37B du 06/12/1992 portant création du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies sur les Questions de Sécurité en Afrique Centrale/CCPNUNSAC de l’Assemblée Générale. Il obtint le COPAX qui signifie le Conseil de Paix de Sécurité des Etats d’Afrique Centrale. Il dispose pour organes techniques le mécanisme d’alerte rapide/MARAC et de la FOMAC comme forces multinationales d’Afrique Centrale. C’est cette dernière qui sera déployée en urgence en République Centrafricaine sous la forme MICOPAX avant le format MINUSCA.

Le COPAX fut intégré au sein du dispositif institutionnel de la CEEAC en 2000. C’est la date de son existence légale et politique en Afrique Centrale, aux côtés des états-majors nationaux des armées. Il a ainsi formellement une existence comme personne morale du droit international public en charge des questions de sécurité publique communautaire. De ce fait, il est conforme au droit de la Charte de l’Union Africaine et malgache de 1961. Il dérive de tous les instruments diplomatiques du droit de la défense et de la sécurité africaine, et du protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine/ CPS-UA. Lire Delphine Lecoutre Afrique Contemporaine N°212 été 2004 page 147, Architecture de paix et de sécurité de l’Union Africaine.

La CEEAC/ COPAX par résolution 1373 du Conseil de Sécurité de l’organisation des Nations Unies/ONU du 28 septembre 2001 s’est dotée d’un canevas de lutte contre le terrorisme international. Cette résolution Onusienne demande aux Etats-nations de coopérer pour prévenir et réprimer les actes terroristes érigés en infraction du droit international. C’est dans cette optique que Koffi Annan confortera les chefs d’Etats et de gouvernement de la CEEAC en affirmant que: «la paix et la sécurité en Afrique Centrale comme ailleurs ne peuvent être imposées de l’extérieur. La responsabilité première revient aux dirigeants des pays concernés.» Lire Manière de voir du 25 février 1996, déclaration de Koffi Annan le 07 juillet 1996.

Par ailleurs et en droite ligne avec l’esprit de la charte des Nations Unies, le chef de l’Etat camerounais, à l’effet de disposer d’une stratégie effective relative à la zone de mobilité stratégique maritime sur le linéaire costal du Golfe de Guinée, convia ses homologues de cette aire géographique à un sommet les 24-25 juin 2013 à Yaoundé. Ce sommet regroupera 25 Etats-nations africains, soit 10 Etats de la CEEAC et 15 Etats de la CEDEAO. Ce conclave politique déclenchera la conceptualisation du Centre Inter Régional de coordination CICC des opérations maritimes dans le Golfe de Guinée.

Il a pour socle:

– Les Etats-nations.

– La coopération régionale, CEEAC/CEDEAO/CGG.

– La coopération Internationale mondiale.

Ledit sommet fixera le siège du centre Inter Régional de Coordination à Yaoundé au Cameroun. Il dispose des structures techniques opératives que sont: le CRESMAC, le CRESMAO, mais aussi des structures techniques tactiques sur chaque territoire de l’Etat costal. Le bureau maritime international (BMI), à travers son rapport de 2022, indique qu’on y est passé de: – 82 incidents en 2018;

– 64 incidents en 2019;

– 84 incidents en 2020;

– 35 incidents en 2021;

– 19 incidents en 2022.

Cette décroissance du phénomène insécuritaire en milieu marin est observée aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique Centrale:

Au Cameroun.

– 07 en 2018 à 0 en 2022.

Au Gabon.

– 2019 -01

– 2022- 02

– 2021- 04

– 2022- 00

Au Nigéria.

– 2018 -48

– 2022- 00

Au Ghana

– 2018- 48

– 2022- 07.

Cette tendance fut confirmée par l’observation desdites menaces au cours de l’année 2023, au point de susciter les encouragements du Conseil de Sécurité des Nations Unies en ces termes: «in its resolution2634/31 may 2022 the United Nations Security Council/UNSC commended the work of the inter regional coordination center (ICC° in facilitating the coordination of maritime security activities in conjonction with UNODC, the international maritime organization (IMO), flay states and states in the region. To build on this positive momentum on 22 november 2022 the UNSC hailed the decline in incidents reported by the UNSC resolution 2634 of 31 may 2022 had already congratulated the inter regional coordination Center (ICC) and Yaounde architecture for this down ward thrend observe≫. lire Rear Admiral. Narciso Fastudo Junior Executive Director of the inter regional coordination center (ICC) in Golf of Guinea security Architecture deployment and operationalization. Honneur et Fidélité Mai 2023 p.37-41.

Cette stratégie a pour fondement juridique:

_ La Chartes des Nations Unies.

_ La Résolution 2634 /31 mai 2022 / UNSC.

_ La Chartes de l’Union Africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique de Lomé /Togo du 15 octobre 2016.

_ Le droit spécifique desdites Communautés Economiques Régionales CER/UA.

_ Le droit interne de chacun des 25 Etats-nations.

Cette décroissance des incidents en milieu marin, ressort la volonté politique marquée d’une coopération intra africaine et internationale mondiale en générale, positive et réelle. Il apparait qu’une grille de lecture holistique de la sécurité intra africaine est de plausibilité certaine.

Par une ingestion structuro-institutionnelle le mécanisme African Military Information Sharing Center C4/ AMIC/ Dissuasion –stabilisation se prescrira à l’échelle continentale africaine, sur toutes les zones de mobilité stratégique (terre, mer, air, cyber territoire, espace extra atmosphérique, sociétale). Avec une très faible flotte satellitaire dans l’espace extra atmosphérique, comment élaborer avec efficacité opérationnelle le déploiement des systèmes des forces conventionnelles sur toutes les autres zones de mobilité.

Voilà ce qui se fera par le canal scientifique, technique, et technologique, synonyme d’aptitude à une production théorique stratégique endogène africaine. C’est pouvoir aller largement au-delà du seul niveau du savoir pour inclure le savoir-faire, savoir y faire et le savoir être des 54 Etats Nations africains parties à l’acte constitutif du l’Union Africaine/UA. Les différends frontaliers Cameroun –Nigéria dans le cadre d’une matérialisation effective de l’accord de Green three bénéficie de l’assistance des Nations Unies pour ce qui est de la démarcation de plus de 2000 km de frontières. Combien d’Etats africains disposent d’une lisibilité nette de toutes leurs frontières terrestres, maritimes, aériennes, des zones crisogènes et criminogènes internes? Ce sont autant de risques de conflits armés ouverts entre les Etats-nations africains. Par une connaissance des savoirs- faire spatiaux via une coopération institutionnelle et opérationnelle réorientée, le continent y parviendra avec une chrono stratégie raisonnable.

Le mécanisme African Military Information scharing Center/ C4I/ AMIC/ Dissuasion-stabilisation est une théorisation scientifique, technique et technologique du mécanisme d’alerte rapide d’Afrique Centrale/ Marac et de la force multinationale Afrique Centrale/Fomac. Il traduit un accent inter opérabilitaire conforme à l’esprit des travaux les plus récents du comité Multinational d’inter opérabilité(MIC).

Celui-ci fait office d’état-major stratégique conceptuel du Conseil de Sécurité des Etats Unies. Il est tout de même indispensable de procéder à des adaptations contingentes avec géo contextualisation de telle sorte que: «inter operability stands as mayor challenge bettween South saran african states armed forces essentially when engaged in joint operations. The ability of various defense and security forces to provide services to and accept services from other forces, and to use the services so exchanged to enable to operate effectively toghether, in the event of joint operations, will be limited. A certain number of difficulties are faced during such joint operations; because each state uses equipment obtain from their own partners, which are generally different suppliers. SSA states have been engaged toghether on common front and against the same threats in West, central and East Africa, and understanding the need for inter-operability. The prospect for fruitful inter-operability with the former G5S operations (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso), was a major challenge to the AU that had to revitalize the APSA (Architecture for peace and security in Africa), in the Sahel and the Saharan region, as well as the African Standby Force. Within the Multinational Joint Task Force against the Islamic group Boko haram, or in the Peace Keeping operation Missions in Central African Republic and Somalia inter-operability remains a major challenge) Lire Lcl. Damboura Gabana Alfred/ CB. Plan/ EMAA. Armée de l’air info éditions de mai 2024.

Ainsi perçu, au nom du continent africain, le porte-voix de l’Afrique pourrait promouvoir comme objectif stratégique spécifique, un mécanisme substitutif aux opérations de maintien de la paix/OMP, ce d’autant que celui-ci tendra à renforcer les capacités institutionnelles de l’Etat-nation africain, en matière de défense et de sécurité. Ce mécanisme permettra aux 54 Etats-nations africains de faire face à la polémologie de 4e et 5e génération avec une bonne autonomie intra africaine.

Parce qu’il s’agit de la guerre, le stratège chinois Sun Zi dira que: «La guerre est une affaire d’une importance vitale pour l’Etat, la province de la vie, et de la mort, la voie qui mène à la survie, ou à l’anéantissement. Il est indispensable de l’étudier à fond».

Notez bien:

1-         Au moment où les primaires de la présidentielle américaine 02/024 ressortent l’urgence d`une stratégie de défense/sécurité exclusivement européenne, suite aux effets de la guerre russo-ukrainienne. La prescription de celle dite africaine est plus qu`une évidence.

2-         Le concept stratégique africain de: Dissuasion-stabilisation, tel que théorisé dans l`ouvrage-document Afrique-mondialisation l`urgence d`un contrôle stratégique de la puissance admet la seconde articulation comme une résultante de la première. Une mobilisation idoine High Tech des facteurs de puissance militaire, au moyen d`une coopération institutionnelle/opérationnelle néo orientée y donne suite. Ce, dans l`acception de C. Zorgbibe, in Les alliances dans le système mondial, Paris Presses universitaires de France, coll //Perspectives Internationales// 1983, pp, 120-156.

3-Les groupes techniques ci-dessus sont des équipes pluri disciplinaires mixtes, militaires/civiles africains et non africains. Ils sont sous la direction d`officiers Colonels, diplômés de l`enseignement militaire supérieur, des cadres supérieurs fonctionnaires de police nationale, diplômés de l`enseignement supérieur de sécurité. Les composantes Douanes nationale, et fonctionnaires de Faune/ Foret y sont incluses.

4-         Tout Etat Partie à l`Acte Constitutif de l`Union Africaine/AC-UA, aux fins de matérialisation de la ZLECAF, accèdera aux rapports d`expertise stratégique de l`Ecole Supérieure Internationale de Guerre de Yaoundé/ Cameroun au terme de civilités diplomatiques conformes au Droit International de la Chartes de l`Organisation des Nations Unies/ ONU et, à tous les Instruments diplomatiques internationaux connexes, mais aussi aux textes du Conseil de Paix et de sécurité de l`Union Africaine/ CPS-UA.

5-         Ce sera la capacité du continent africain, à faire la démonstration d`une aptitude d`adaptation au nouvel environnement international qu`induit une mondialisation à outrance. Un contexte de «Retour à l`état de guerre» de D. Battistella. Paris Armand Colin 2006. L`Amiral Guy Labouérie, de l`Académie de Marine in Stratégie Réflexions ET Variations, Esprit de Défense parlera de cet exercice cognitif tel le distingo, de l`homme à l`animal. L`Afrique contribuera de fait à la création d`un nouveau contexte géopolitique international mondial, post Covid/19.

Près de 24 siècles avant notre ère, le stratège chinois affirmait déjà que «La guerre est un acte fondamental pour l’Etat, et qu’à ce titre, elle ne doit être engagée, sans une préparation et une réflexion préalables conséquentes». L’élément schématique ci-dessus révèle le caractère académique de la problématique. Cette approche académique professionnelle visera à corriger toutes les lacunes, héritées de l’histoire politique des 54 États nations africains, en matière de défense et de sécurité.

Une analyse géostratégique de l’occupation coloniale du continent africain laisse entrevoir que celle-ci était déjà objet de la compétition géo-économique internationale mondiale. Car la mondialisation dans sa version originaire date des années 1600. L’histoire des plantations de cannes à sucre outre Afrique faisait déjà partie de l’économie de marché, quoi en dire plus…

Le positionnement géographique des puissances coloniales, le découpage cartographique des territoires terrestre et maritime des États-nations en Afrique était fonction des intérêts des acteurs engagés dans la rivalité géo économique internationale mondiale. Les quelques éléments des plans d’opérations militaires des unes et des autres puissances en Afrique, pendant la première guerre mondiale, contenus dans les manuels d’histoires, le confirment à suffire. Dans cette suite, le Pr Daniel Abwa, dans sa leçon inaugurale des travaux du 2e Colloque de la Commission de l’histoire militaire du Cameroun, estimera que par précaution, la Société des Nations /SDN avec sens de responsabilité avait proscrit la création des Armées sur les territoires coloniaux. Cette disposition fut

Eugène Martial OMGBA, Géo stratège /Cameroun

Promoteur: Just for New Africa

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