Home COMMUNAUTÉS Entrepreneuriat au Cameroun : les plus instruits font de la remontada

Entrepreneuriat au Cameroun : les plus instruits font de la remontada

44
0
Au Cameroun, la quête de débouchés conduit à

C’est ce qu’il ressort des résultats du 3e Recensement général des entreprises (RGE3) publié le 5 mai 2025 par l’Institut national de la statistique (INS).

Au Cameroun, la quête de débouchés conduit à

Les chiffres surprennent par leur importance : En 2023 au Cameroun, 30,4% des promoteurs d’entreprises sont seulement nantis du Certificat d’études primaires (CEP) et de sa déclinaison ancienne le CEPE, selon le RGE3. Et même si ces derniers continuent de dominer le tableau depuis les recensements généraux des entreprises de 2009 et 2016 (RGE1 et RGE2), leur prédominance en la matière est à la baisse. En 2016 encore, les moins instruits constituaient 48,4% des effectifs des dirigeants d’entreprises camerounaises, notamment dans les très petites entreprises (36%, dont 16,1% sans diplôme).

D’après le RGE3, la tendance s’inverse. Il se trouve désormais que les titulaires de diplômes de l’enseignement secondaire brillent de plus en plus par leur présence dans le gotha des patrons. « La proportion des titulaires du BEPC est de 21,4%, tandis que la part des promoteurs ayant un diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire a augmenté à 23,9% entre 2016 et 2023. De plus, la proportion des diplômés de l’enseignement supérieur (12,0%) a franchi la barre de 10%. Cette évolution considérable répond à un objectif fixé par les pouvoirs publics de promouvoir l’entrepreneuriat chez des jeunes diplômés, particulièrement de l’enseignement supérieur, à l’effet d’améliorer la performance et la compétitivité des entreprises », indique le RGE3.

Mais, fait encore plus marquant, un nombre de plus en plus important De diplômés de l’enseignement supérieur désertent les rangs de chercheurs d’emplois pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Cela pourrait s’analyser comme une conséquence du discours porté par Yaoundé en faveur de l’entrepreneuriat jeune ; en vue de multiplier les débouchés professionnels dans un contexte marqué par l’augmentation continuelle des taux d’éducation, notamment professionnelle au Cameroun. L’INS aborde déjà la question dans sa 3e enquête sur l’emploi et le secteur informel au Cameroun (EESI3) lorsqu’elle fixe à 82% le nombre d’enfants qui fréquentent l’école primaire ou un établissement secondaire et à 21% les personnes suivant une formation professionnelle ou l’ayant déjà fait. En face, souligne le même rapport, le taux d’emploi est de 50,8%.

Logistique inversée pour les dames
Le monde de l’emploi continue d’être plus favorables aux hommes qu’à la gente féminine. Selon les données de la 1ere phase du RGE3, le stock de postes permanents ouverts s’élève à 1 178 043 personnes contre 635 969 sept ans plus tôt. Ce qui équivaut, apprend-on, à une augmentation de 69 826 par an sur la période évaluée. Seulement : « près de six emplois sur dix sont occupés par les hommes », souligne l’INS. Et même que la proportion d’emplois masculin est hausse de 12 points par rapport au sexe inverse. Nonobstant leur faible représentativité dans les milieux professionnels, ces dernières doivent encore jongler avec la taille des structures d’embauche. « Le taux d’emplois des femmes est plus élevé dans les TPE (Très petites entreprises) que dans la ME (Moyennes entreprises) ou la GE (Grande entreprise), ce qui indiquerait que la taille des entreprises influence l’offre d’emploi pour cette catégorie de travailleurs », mentionne l’INS.
La progression des femmes connait une avancée toute aussi lente en matière d’entreprise. Pour en fournir la preuve, les données du RGE3 sont formelles : elles sont 36,4% à promouvoir des unités de transformation contre 63,6% pour la gente masculine. Mais c’est dans le secteur tertiaire que la proportion d’entreprises dirigées par des femmes est la plus élevée, atteignant 44,9 % en 2023, contre 43,9 % en 2016 », lit-on.

Louise Nsana

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here