Alors qu’elle est au centre d’un lobbying très discret en France, la candidature de l’actuel locataire du palais de l’Unité engage quelques obédiences camerounaises dans une foire d’empoigne.
Rarement, les « frères » et les « sœurs » parlent. Rarement, ils dévoilent publiquement leurs agendas. Jamais leurs secrets ne sont partagés facilement dans la société. Ce que l’on sait aussi, c’est qu’en tout état de cause, ils ont un œil et une oreille sur les affaires du pays. Et s’il y en a une qui cristallise toutes les attentions, c’est bien l’élection présidentielle d’octobre prochain au Cameroun. Et relativement à cette échéance politique, les francs-maçons camerounais entendent d’abord faire le ménage dans leur maison. Il n’est, pour s’en convaincre, que de se reporter à l’article que publie le magazine Jeune Afrique (JA) ce 3 mai 2025. Selon le journal, « en juin prochain, le Grand Orient de France (GOF) devra se prononcer sur la reconnaissance d’une nouvelle obédience maçonnique au Cameroun, le Grand Orient du Cameroun. Un projet porté par des personnalités influentes du pays qui espèrent voir les francs-maçons réinvestir le débat public à six mois de la présidentielle. Mais la communauté maçonnique est divisée ». L’on doit également à JA l’information selon laquelle « le Grand Orient de France devra statuer en faveur ou en défaveur de la reconnaissance de la création d’une nouvelle obédience nationale basée au Cameroun. Ce projet, qui souhaite prendre la dénomination de « Grand Orient du Cameroun », sera déposé au convent du GOF par Yves Martin Ahanda Assiga, médecin spécialisé en chirurgie digestive et endocrinienne ».
Nœud
En fait, de l’avis des autres obédiences camerounaises affiliées à Grande Loge de France, le « Grand Orient du Cameroun » est un cercle initiatique en quête de statut valide. Plusieurs sources rapportent qu’à Douala, le 18 avril dernier, il a vigoureusement été contesté par les autres « frères » et « sœurs » du pays qui la soupçonnent de vouloir perturber leur lobbying (dans les loges françaises) en faveur d’une énième candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. Cette ambition a été dénoncée depuis au moins deux ans, apprend-on.
Pour le moment, la balle est lancée dans le camp du Grand Orient de France (première obédience maçonnique de l’Hexagone et la plus importante dans toute l’Europe continentale) afin qu’il procède à des arbitrages.
Jean-René Meva’a Amougou
