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Cameroun, Congo, Gabon : les mariages transfrontaliers en hausse

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Gabon, Libreville, market

«Les migrations pour le mariage deviennent un phénomène de plus en plus banal et font à présent partie de la vie courante entre le Cameroun, le Congo et le Gabon ». C’est la conclusion à laquelle aboutit le sociologue gabonais Ernest Angone.

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Au cours d’un exposé sur « le mariage comme facteur d’intégration en Afrique centrale » présenté au Centre culturel camerounais de Yaoundé, l’universitaire gabonais s’est servi du prétexte de la célébration de la Journée mondiale pour la sauvegarde du lien parental (célébrée tous les 25 avril) pour faire quelques révélations. « Entre mars 2015 et avril 2024, les unions matrimoniales entre Camerounais, Gabonais et Congolais s’analysent comme des indicateurs de l’intensité des rapports sociaux transfrontaliers et de leur évolution dans 3 pays de la Cemac ». Selon Ernest Angone, « au nord du Gabon, entre mars 2015 et avril 2024, 26 % des nouveaux époux et 21 % des nouvelles épouses sont venus soit du Cameroun, soit du Congo ».

De même, ajoute-t-il, « la proportion des hommes et des femmes originaires du Congo ayant choisi un conjoint camerounais est, à en croire les registres d’état-civil tenus par quelques mairies des localités frontalières du sud-Cameroun et du nord-Congo, passée de 12 à 17% entre mars 2015 et avril 2024 ». « Et maintenant, poursuit Ernest Angone, les conjoints exogames, qu’ils résident au Cameroun, Gabon ou Congo, sont venus de communes proches ou lointaines. Alors, parmi les nouveaux mariés résidant au nord du Gabon et au nord du Congo, les femmes sont venues en majorité de communes proches distantes de moins de 5 km, alors que les hommes ont parcouru plus de 20 km. La situation est inversée pour les conjoints originaires du sud du Gabon et d’une partie de l’est du Congo : les hommes habitent dans des communes limitrophes et les femmes viennent d’un peu plus loin (5 à 10 km). Et entre mars 2015 et avril 2024, on est passé de 26% à un pic de 34%, s’agissant des unions matrimoniales entre Gabonais et Congolais ».  Pour Ernest Angone, « si cette tendance continue partout, l’Afrique centrale pourrait enfin, d’ici 20 ou 25 ans, parler d’une seule voix ». 

Bobo Ousmanou

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