Home PANORAMA A Borne 10 (Yaoundé 4e): la nuit appartient à une taverne tchadienne

A Borne 10 (Yaoundé 4e): la nuit appartient à une taverne tchadienne

69
0
Hassan dans son restau

Satisfaire les appétits nocturnes dans la capitale camerounaise, c’est le métier de Hassan et ses trois frères.

Hassan dans son restau

Au lieu-dit Borne 10, dans le 4e arrondissement de Yaoundé, la chronique de la nuit serait incomplète pour peu que l’on ignore Hassan et ses trois frères. « Dans ce quartier, ils ont résisté aux morsures du temps. Par leur talent sincère et la qualité de leurs recettes, ils sont désormais presqu’indéboulonnables. Leur taverne est le rendez-vous des gourmands noctambules qui sortent des clubs du quartier », raconte un riverain. Depuis des lustres, chaque nuit, de 19 heures à 5 heures du matin, leur petit restaurant fait le bonheur des couche-tard et des lève-tôt de Borne 10. Ils y viennent pour se taper poulets grillés, entrecôtes de porc et autres joyeusetés carnées, façon tchadienne. De l’animation, un petit côté mondain pas désagréable, le petit restau de Hassan et ses trois frères a ce qu’il faut pour un minimum de prestige. Il s’agit d’un espace de dégustation tout en longueur avec des tables collées serrées, des tablettes rajoutées en devanture pour caser plus de monde encore, qui permet de profiter du réveil de la ville en douceur avant que ce ne soit la cohue dans ce quartier particulièrement dynamique. Et il y a un fourneau traditionnel où Hassan et ses trois frères œuvrent à la chaîne.
Ici, tout est plus que connu mais dans tout ce que cela comporte de positif : une cuisine régulière, rassurante, qui n’oublie pas d’être audacieuse et varie aussi les plaisirs grâce à plusieurs suggestions. Pour moins de 2000 FCFA, on peut manger à bon goût et dans une assiette en porcelaine. « On sert par ordre d’arrivée et uniquement à ceux qui ont passé les commandes », renseigne Hassan.

Difficultés
Au départ de cette aventure qui les nourrit bien, Hassan et ses frères ont été confrontés à des difficultés liées à l’acquisition de l’espace. « Avoir une petite parcelle de terre ici n’a pas du tout été facile. Partout où on se présentait, des gens nous chassaient. Ceux qui étaient un peu polis, nous proposaient d’aller voir ailleurs. Et finalement, un ami nous a installés ici contre paiement de loyer », raconte Hassan. Son dévouement ne s’arrête pas là. « Etant entrepreneur, il faudrait apporter des solutions à certains problèmes », affirme-t-il. Ainsi, il dit avoir étudié les habitudes alimentaires des Camerounais. « Ils aiment les épices naturelles. En plus, le porc grillé a longtemps été le plat préféré des Camerounais, avant de se voir détrôner, récemment, par le poulet. Ils aiment également le couscous, qui est leur plat de partage par excellence. Ici, nous faisons tout pour les avoir à partir du Tchad et des viandes de porcs et des poulets auprès de nos amis basés à l’Ouest du Cameroun », explique-t-il.

André Gromyko Balla

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here