Voici un classement qui n’honore pas le bloc de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). D’après le « Fiber development Index analysis 2024 », publié en fin de semaine dernière par l’Association mondiale du haut débit (WBBA) et Omdia (une entreprise britannique spécialisée dans l’analyse stratégique de l’industrie des réseaux et des télécoms), seul le Cameroun représente l’espace communautaire.

En matière de développement de la fibre optique, il occupe la 93e place (dernier mondial et 19e africain) parmi les 93 pays dans lesquels l’enquête a été menée. Dans le « Fiber development Index analysis 2024 », le Cameroun est relégué dans le groupe 3 des « pays émergents à faible pénétration du haut débit », malgré 15 000 km de fibre déployés fin 2023 et cinq câbles sous-marins (SAT3, WACS, ACE, etc.). Ces infrastructures souffrent d’une sous-exploitation criarde (seulement 15% de la capacité du SAT3 utilisée en 17 ans ; 30% pour le WACS ; 14 millions de Camerounais (soit 56% de la population) toujours en « fiber gap » (zones non couvertes).
Absents du classement : Gabon, Guinée Equatoriale, Congo-Brazzaville, République Centrafricaine et Tchad. Aucun de ces cinq pays n’a satisfait aux exigences du « Fiber development Index analysis 2024 » (notamment le taux de pénétration de la fibre jusque dans les domiciles (FTTH), le taux de pénétration de la fibre dans les entreprises (FTTBusiness), le taux de pénétration de la fibre jusqu’aux sites cellulaires mobiles, la vitesse médiane de téléchargement, la latence moyenne).
Et pourtant, selon le rapport 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Cameroun a enregistré 44,2 points devant la République du Congo et le Tchad. 3e en zone CEMAC et 31e en Afrique, le Cameroun avait obtenu un score de 44,2 points. Il se positionnait ainsi devant la République du Congo (30,7 points) et le Tchad (21,3 points). Les retombées de ce classement sont significatives pour le Cameroun. Entre autres, la digitalisation des services, le développement de la télé médecine et du e-learning, la réduction des délais et le gain de temps dans l’exécution des projets de développement, la création des startups et le traitement automatisé des dossiers. Le Gabon (74,7 points) était en tête de ce classement Cemac suivi de la Guinée équatoriale (44,8 points). Il est à relever que la République centrafricaine n’avait pas été classée dans le rapport 2024 de l’UIT.
Bobo Ousmanou