Signé le 28 avril 2025 à Douala, le document fixe à la fois les modalités transit des marchandises en provenance ou en direction du Tchad, et le cadre de partenariat entre le PAD (Port autonome de Douala) et le Conseil des Chargeurs du Tchad (COC Tchad).
D’une durée de 4 ans renouvelables, le document prévoit sur le plan général, la simplification des procédures et la fluidification des opérations de passage des marchandises au Port de Douala en provenance ou à destination du Tchad ; et la sensibilisation des chargeurs et transporteurs au concept de corridor de transport et aux procédures d’import-export.
Concrètement
Sur le plan spécifique, le PAD s’engage de manière générale à mettre à la disposition du Coc-Tchad, en temps utile, toute information en sa possession se rapportant directement à la mise en œuvre du protocole d’accord ; œuvrer de concert avec le Coc-Tchad dans toutes les instances étatiques ou associatives de fluidification du corridor Douala-N’Djamena ; solliciter le Coc-Tchad en tant que de besoin pour toute préoccupation sur les chargeurs et le transit des marchandises du Tchad via le port de Douala-Bonabéri ; participer dans la mesure du possible aux côtés du Coc-Tchad dans l’organisation des campagnes de sensibilisation des chargeurs, des transitaires et commissionnaires en douane agrées qui interviennent dans le transit des marchandises du Tchad via le port de Douala.
Aussi, la réduction des délais de transit s’effectuera à travers une plus grande simplification des procédures portuaires pour le transit des marchandises tchadiennes ; la mise en œuvre des couloirs/guichets spécifiques dans les installations portuaires au traitement des marchandises tchadiennes en transit ; les facilitations nécessaires à la mise en exploitation rapide de la zone logistique attribuée au Tchad dans la zone portuaire de Douala.
Il sera procédé à l’application d’une tarification préférentielle des prestations portuaires en ce qui concerne les marchandises tchadiennes en transit via le port de Douala-Bonaberi ; à la poursuite systématiquement et à la simplification de la mise à disposition des ristournes aux chargeurs tchadiens ; ainsi qu’à l’organisation de manière régulière à la représentation du PAD à N’Djamena, de sessions de formation et de sensibilisation des chargeurs tchadiens sur les procédures de transit en vigueurs de port de Douala-Bonabéri.
De manière générale le Tchad entend privilégier et encourager le dialogue avec le PAD sur toute préoccupation rencontrée par les chargeurs tchadiens. De même, il promet de sensibiliser les acteurs du commerce extérieur tchadien sur les procédures et les avantages du transit tchadien via le Port de Douala, et d’œuvrer à l’accroissement continu du trafic tchadien via le Port de Douala.
Spécifiquement, le pays promet d’assurer une bonne diffusion des informations sur les procédures et avantages du transit via le Port de Douala auprès des chargeurs et acteurs du commerce extérieur tchadien, et transmettre au PAD de manière régulière toute statistique sur le commerce extérieur tchadien.
Cheminement
Depuis de longs mois, le PAD et le COC-Tchad étaient en pourparlers afin de structurer un cadre de concertation permanent pour en faire une véritable instance permanente de dialogue fondée sur des axes de coopération clairs, concrets et opérationnels, pour une facilitation durable des opérations de passage au port Douala-Bonabéri, des marchandises en transit, en provenance ou à destination de la République du Tchad. Ce 28 avril 2025, « la cérémonie de signature du protocole d’accord entre le PAD et le Coc-Tchad est l’heureux aboutissement des échanges entre les deux parties », explique le directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o. Selon ce dernier, la signature de cet accord s’inscrit en droite ligne des directives gouvernementales en faveur de la facilitation des opérations de transit des marchandises des pays voisins sans littoral, en particulier le Tchad et la RCA.
« Il faut savoir que les relations entre le Tchad et le Cameroun sont des relations de sang. Le Port autonome de Douala est notre port naturel. Nous avons signé avec la Guinée équatoriale, la Lybie, le Nigeria avec des pays frontaliers. On cherche des facilités pour les opérateurs économiques tchadiens. Aujourd’hui on a signé un protocole d’accord avec le port de Douala pour des facilités. Les chargeurs tchadiens vont bénéficier de cette convention. Nous sommes dans une synergie pour trouver des facilités pour les chargeurs tchadiens », a confié Hamid Djoumino, Directeur Général du Conseil des Chargeurs du Tchad.
« Il faut déjà relever que les conventions internationales obligent nous, les pays qui avons le littoral de donner accès aux pays qui n’ont pas de littoral. A peu près 80% des marchandises du Tchad passent par le PAD. Donc il était très important de formaliser les rapports d’échange que le Conseil des chargeurs du Tchad entretienne bien le PAD, qu’avec le Conseil national des chargeurs du Cameroun et toutes les entreprises de la place portuaire. Nous avons des relations de bon voisinage qui ne pouvait que se concrétiser par la signature cette convention aujourd’hui, et ironie du sort, au moment où nous sommes en train de signer la convention entre le PAD et le COC-Tchad, les deux premiers ministres de nos deux pays sont en train d’inaugurer le port de Bongor. Tout cela montre le dynamisme, la fraternité et la solidarité qu’il y a entre nos deux pays et qui est entretenu au plus haut niveau », se réjouit Auguste Mbappe, directeur général du Conseil national des chargeurs du Cameroun.
A cet égard, le Cameroun et le Tchad ont signé une convention bilatérale en date du 13 avril 1999 en matière de transport routier, laquelle engage les deux pays à maintenir en toute circonstance la liberté de transit des marchandises à destination et en provenance des deux pays, et à faciliter les formalités douanières et administratives de transit sur toutes les voies qui sont définies ».
Diane Kenfack
