Pendant que le Fonds mondial persiste dans le gel de ses subventions, Paris arrive avec le projet « INTEGRES-TB ».

L’histoire se raconte d’une manière assez simple : alors que le Fonds mondial continue d’enquêter sur la trajectoire de son argent (655 milliards FCFA décaissés depuis 2004) au Cameroun dans le cadre de la lutte contre la tuberculose, le paludisme et le VIH-Sida, l’ambassade de France au Cameroun a annoncé le 15 avril dernier, le lancement d’« un partenariat novateur dans la lutte contre la tuberculose au Cameroun ». « Fruit d’une co-construction entre le Cameroun et la France, ce projet tout juste lancé va se déployer dans la région du Nord », souligne la chancellerie française à Yaoundé.
Selon la même source, « INTEGRES-TB entend intégrer le dépistage de la tuberculose chez les enfants de moins de 5 ans dans la campagne chimio-préventive du paludisme saisonnier ; renforcer les capacités des centres de santé qui recevront les enfants suspects de tuberculose pour un diagnostic plus rapide et plus précis. Sur la base de ses résultats, apprend-on, INTEGRES-TB pourra faire l’objet d’un plaidoyer pour l’institutionnalisation de cette nouvelle méthode. « Une approche pragmatique pour une meilleure gestion des ressources et un impact sur plus d’enfants », vante l’ambassade de France au Cameroun. D’ores et déjà, des partenaires et autres experts de santé du pays ont débuté au Centre Pasteur du Cameroun, une série d’échanges pour adapter au contexte camerounais les processus de prise en charge employés.
Ce projet, c’est l’IRD (Institut pour la recherche et le développement) qui le porte. Et ce en collaboration avec trois partenaires majeurs (le programme national de lutte contre la tuberculose, le programme national de lutte contre le paludisme, et le Centre mère et enfant de la Fondation Chantal Biya au Cameroun). Répondant à l’appel d’offres « Renforcement des systèmes de santé », ce projet pilote comportera une évaluation de l’impact, l’acceptabilité et la faisabilité d’une nouvelle intervention de santé. La co-construction a été favorisée par un comité de projet actif impliquant chaque partenaire avant la soumission. L’approche prévoit une mise en œuvre à grande échelle, soulignant l’importance de l’implication directe des programmes concernés pour assurer le succès à long terme.
Rémy Biniou