L’Afrique subsaharienne a réalisé d’importants progrès en matière de santé maternelle entre 2000 et 2023.

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) qui en rend compte dans son rapport «Tendances en matière de mortalité maternelle», la région a enregistré une baisse de 40% sur la période sous revue principalement portée par l’amélioration des soins de santé essentiels. Malgré cette embellie, la région comptait encore pour environ 70 % du nombre de décès maternels dans le monde en 2023.
D’énormes risques pèsent cependant sur ces avancées sanitaires. Ils sont alimentés par la réduction des financements humanitaires en faveur des pays en crise où sont pourtant enregistrées près de deux tiers des décès liés aux complications de l’accouchement. «Pour les femmes qui vivent dans ces contextes, les risques sont considérables: une jeune fille de 15 ans a 1 chance sur 51 de mourir de complications liées à la grossesse au cours de sa vie, contre 1 chance sur 593 dans les pays plus stables», alerte l’Unicef. Le Tchad et la République centrafricaine sont les pays où le risque de décès est le plus élevé (1 sur 24 accouchements), suivis du Nigeria (1 sur 25), de la Somalie (1 sur 30) et de l’Afghanistan (1 sur 40). A contrario, le Cameroun connait une amélioration significative en ce domaine. Les décès de femmes enceintes sont passés de 4133 décès en 2000 à 2472 en 2023, soit un ratio de 258 décès pour 100 000 naissances. Le ratio de mortalité maternelle au Congo est passé de 509 décès pour 100 000 naissances en 2020 pour 241 en 2023. Dans la sous-région Afrique centrale, le Rwanda est certainement le pays qui connait la plus grande avancée en matière de santé maternelle. Le pays est passé d’un ratio de 885 en 2020 à 229 en 2023.
Louise Nsana