Home PANORAMA Boko Haram : le nouveau visage d’un vieil ennemi

Boko Haram : le nouveau visage d’un vieil ennemi

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Eu égard à la vague d’attentats meurtriers et aveugles qui ont endeuillé récemment le Cameroun, des spécialistes concluent que, de façon sensible, la secte djihadiste a changé de stratégie.  

Les 2 et 3 avril dernier, le ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, s’est rendu à Maroua et Mora apporter un soutien moral aux troupes camerounaises engagées dans la lutte contre Boko Haram. Cette visite a été l’occasion pour le Mindef d’évaluer la situation sécuritaire et s’assurer de l’efficacité du dispositif militaire mis en place. Afin de renforcer la capacité opérationnelle des troupes camerounaises, un soutien matériel et logistique approprié a été apporté aux forces de défense et de sécurité dans la région de l’Extrême-Nord. Cette visite intervient à la suite des dernières attaques qu’ont subies les forces camerounaises dans la nuit du 24 au 25 mars à Wulgo, un village nigérian de l’Etat de Bornou situé à quelques encablures des frontières camerounaises. Ce jour-là, selon des sources sécuritaires locales, les combattants de Boko Haram, déguisés en éleveurs, ont pris pour cible plusieurs bases militaires dans la localité, s’emparant d’armes lourdes et causant la désolant au sein des rangs de la Force Multinationale Mixte. Ce sont au total 12 jeunes soldats camerounais qui sont tombés, armes à la main.


Innovation guerrière
Cette meurtrière opération intervient dans un contexte où Boko Haram se réarme et se réorganise dans sa stratégie de conquête. De plus en plus, la secte parait innover dans sa stratégie de déploiement sur le terrain de la lutte contre les forces antiterroristes. L’organisation semble s’adapter à la guerre avec l’entrée en jeu des nouvelles technologies de l’information et de la communication. De plus en plus, les moyens utilisés par les islamistes semblent revêtir des apparences d’ère moderne. On évoque de plus en plus des incursions planifiées, quelques fois avec des drones de reconnaissance. Ce qui pourrait être un tournant décisif dans cette guerre. Il y’a donc une urgence pour les Etats concernés à prendre plus au sérieux cette menace qui fait silencieusement sa mue.


Le Cameroun tient ses engagements
Malgré tout, l’armée camerounaise officiant au sein de la FMN semble maintenir ses positions dans ses postes avancés, parfois même en territoire étranger. Il faut reconnaitre que l’armée camerounaise ne s’est jamais accommodée aux stratégies de désertion des camps sous la pression des forces djihadistes. Au plus fort de la crise, elle a toujours maintenu ses positions, permettant aux forces loyalistes d’avoir une forte ascendance sur Boko haram. Plusieurs fois, des troupes de soldats de l’armée nigériane fuyant la riposte de Boko haram ont été secourus en territoire camerounais par les forces de défense et de sécurité camerounais.


A Banki, une bourgade nigériane située à la frontière du Cameroun, près d’Amchidé, les populations sont dithyrambiques quant à la présence des troupes camerounaises dans les villages nigérians. Vadaré, agent de comité de vigilance à Banki soutient que «les populations estiment qu’ils peuvent dormir aisément sur leurs oreillers à la simple vue des soldats camerounais. La discipline et le professionnalisme de leurs hommes permettent d’avoir un fort impact sécuritaire sur notre vécu quotidien. N’eut été la présence des armées camerounaises et tchadiens, je crois que nous ne serons pas ici aujourd’hui ». Le retrait du Niger de la FMN est très mal perçu par les observateurs internationaux. Il n’augure pas un bon présage en ces temps difficiles. Un départ qui pourrait ouvrir une autre brèche aux manquements de toutes sortes. Le couloir de transit des terroristes d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) pourrait se réalimenter par la facilitation de la mobilité sur le corridor Afrique de l’Ouest-Afrique Centrale.


A faire…
Il faut faire remarquer que le bassin du lac Tchad est de plus en plus soumis aux interventions exogènes. Les organisations internationales par le biais des nations unies officient dans les milieux affectés pour apporter du secours aux victimes. Le niveau de paupérisation de cette société est alarmant. Il urge pour les Etats de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) de favoriser l’implémentation de politiques publiques susceptibles d’impacter sur le vécu de cette jeunesse désœuvrée, facilement récupérable par les groupes armés.

TOM

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