L’année 2025 ne sera pas affectée par la suspension de certains financements extérieurs grâce aux fonds déjà disponibles. Mais la suspension des fonds américains annonce un horizon sombre pour la période 2026-2030.

Vendredi 28 mars 2025, la salle des conférences du ministère de la Santé Publique a abrité la session ordinaire du Comité de Coordination Inter-Agences (CCIA) du Programme Élargi de Vaccination (PEV). Placés sous la présidence du ministre de la Santé publique (Minsanté), Dr Manaouda Malachie, les travaux ont rassemblé l’ensemble des partenaires techniques et financiers engagés dans la promotion de la vaccination au Cameroun. D’après la cellule de communication du Minsanté, les discussions ont été marquées par une forte mobilisation des partenaires techniques et financiers, dont l’OMS, l’UNICEF, Gavi, et plusieurs autres acteurs du secteur de la santé. Ces derniers ont réaffirmé leur engagement à soutenir le Cameroun dans ses efforts pour une couverture vaccinale optimale et une meilleure protection des populations vulnérables. Selon des sources proches du dossier, l’année 2025 ne sera pas affectée par la suspension de certains financements extérieurs grâce aux fonds déjà disponibles.
Cependant…
Selon nos informations, la période 2026-2030 pourrait connaître de sérieuses difficultés. De quoi nourrir des inquiétudes parmi quelques responsables du PEV. Ces derniers, apprend-on, craignent les effets des fonds américains, avec des risques d’augmentation de la résurgence de maladies évitables et de nouvelles crises sanitaires. En effet, depuis le 20 décembre 2024, une « lettre de rupture » du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) se trouve sur le bureau du Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute. Dans cette correspondance signée par Mark Eldon-Edington, chef de division et Gestion des subventions au Fonds Mondial, principal bailleur de fonds du Cameroun dans la lutte contre ces trois maladies, l’organisation menace de suspendre ses décaissements en faveur du pays. Cette suspension est conditionnée par la résolution de plusieurs griefs, notamment le remboursement des dépenses non conformes et le respect des engagements de cofinancement de l’État (4,1 milliards FCFA de cofinancement non versés, 15,4 milliards FCFA de moustiquaires non financés, 2,7 milliards FCFA de dépenses non conformes à rembourser, 6,1 milliards FCFA de médicaments périmés).