En visite sur les lieux ce 15 mars 2025, le Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR) a constaté la luxuriance de l’infrastructure.

«Dans la mouvance de la stratégie de modernisation de notre capitale économique en cours d’élaboration, notre objectif, dans le cadre des «Grandes Réalisations», est de transformer Douala en une métropole économique régionale moderne, tournée vers l’avenir. Ainsi… Nous envisageons l’aménagement d’une zone logistique moderne et intégrée autour du port et de l’aéroport afin d’améliorer la compétitivité de la chaîne logistique et l’implantation de nouvelles activités dans de bonnes conditions; l’installation d’un système de surveillance du port et de la côte permettant une surveillance et une gestion efficace du trafic maritime et d’un système de contrôle biométrique et périmétrique des entrées de l’enceinte portuaire de Douala; la réhabilitation du balisage, des ouvrages d’acconage et des terrepleins du Port autonome de Douala (PAD, Ndlr). Mes chers compatriotes, Douala doit devenir le port de référence du Golfe de Guinée». Ce que disait le président Paul Biya le 6 octobre 2011 à Douala était ambitieux. Et peut-être qu’en tant que simple acte de langage portant sur une action future, la promesse du chef de l’Etat était même un peu irréalisable.
Ce 15 mars 2025, le directeur général, du PAD, Cyrus Ngo’o redonne une actualité particulièrement vive aux propos de Paul Biya. «C’est ce discours que nous avons transformé en programme afin de lui donner corps selon 4 axes. Le premier axe porte sur la sécurisation du port de Douala et son alignement aux standards de sûreté et de sécurité. Ensuite la fluidité de la circulation par la réalisation des infrastructures d’accueil des navires d’évacuation des marchandises. Vient ensuite l’accroissement des capacités de manutention et de stockage des marchandises, notamment par la construction des superstructures et l’acquisition des équipements d’acconage. Et enfin la décongestion du port de Douala par la réalisation de l’optimisation existantes et la construction des zones logistiques et industrielles péri portuaires», énumère Cyrus Ngo’o
Constat
Ceux qui l’écoutent éprouvent alors le besoin d’être convaincus. En visite sur les lieux ce 15 mars 2025, le Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR) est émerveillé. «Les réalisations effectuées ici sont impressionnantes. Je crois que le meilleur reste à venir», s’exclame Ferdinand Ngoh Ngoh, après avoir constaté le look flamboyant de l’infrastructure. Des aires de stationnement des camions à la voie de contournement en passant par le terminal polyvalent bois, le terminal à conteneurs; les silos; le magasin cales; le centre de la documentation et des archives; les engins nautiques (dragues, remorqueurs etc.); l’appontement pétrolier sur Duc d’Albe et le poste de contrôle de Douala Port Security, le SG/PR apprécie l’œuvre accomplie. «Le Chef de l’Etat l’a promis, c’est désormais une réalité. Le PAD est en train de devenir le port de référence du Golfe de Guinée. De plus, le PAD est le poumon de notre économie. C’est une infrastructure utile non seulement à notre pays, mais aux autres pays d’Afrique centrale qui sont enclavés», lance-t-il.
Diane Kenfack
De la puissance et de l’honneur
Depuis, Ferdinand Ngoh Ngoh a veillé à ce que ce soit lui qui mène la barque au bon sort, plutôt qu’on le mène en bateau au mauvais port.
S’il avait le profil d’un géologue, Ferdinand Ngoh Ngoh aurait dit que ce qui se passe actuellement au PAD est comparable à un séisme managérial dont l’épicentre serait localisé dans la décision du gouvernement camerounais de «nationaliser» la gestion de l’infrastructure. En montrant que la convergence de conditions conjoncturelles a ouvert une fenêtre à cette option, le SG/PR n’en finit pas de prouver que le PAD est identifié comme l’un des indicateurs pertinents de réussite de l’équipe managériale actuelle. «Hier cette infrastructure connaissait d’énormes difficultés, aujourd’hui les camerounaises et les camerounais ont pris en main d’ordre de Chef de l’Etat la gestion complète de cette infrastructure et les résultats sont là», vante-t-il. Ce que déclare le SG/PR ce 15 mars 2025 résonne comme un choix courageux qui, aujourd’hui, affiche aux yeux de tous ses effets positifs. «Cela s’appelle harmonie entre le discours de souveraineté et la capacité à l’assumer», commente
En ce sens, la déclaration de Ferdinand Ngoh Ngoh rappelle in fine le contexte d’affrontement, tout en restituant les ressorts des interactions entre protagonistes intéressés par la gestion du PAD. Pour avoir été pris dans le feux des critiques relatives à son implication dans l’épais et délicat dossier du PAD il y a quelque temps, le SG/PR lévite actuellement au-dessus de la mêlée. A ce jour, le processus de normalisation a permis entre autres à l’Autorité Portuaire, fort opportunément adoubée par le Chef de l’État, de rétablir l’orthodoxie des rôles là où elle balbutiait, et d’en implémenter où le besoin se faisait ressentir. Ceci a favorisé la reprise de la gestion ferme de nombreux pans d’activités portuaires jadis mis en concession, sous la pression des institutions de Brettons Woods.
Diane Kenfack