Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a présenté lundi les grandes priorités pour consolider la paix dans l’est du pays, région touchée par le conflit.

Il a souligné qu’une stabilité durable exige à la fois des mesures de sécurité et un redressement communautaire à long terme. Dans une allocution prononcée à Kinshasa, la capitale, devant l’Assemblée nationale et le Sénat, M. Tshisekedi a déclaré que l’objectif premier du gouvernement est le « retrait total et vérifiable de toutes les forces armées étrangères » du territoire congolais, qu’elles opèrent ouvertement ou par le biais de groupes armés interposés. Un tel retrait, a-t-il précisé, est essentiel pour rétablir la souveraineté nationale et créer les conditions d’une désescalade. Une deuxième priorité consiste à « démanteler les réseaux financiers et logistiques qui alimentent la violence armée », notamment ceux liés à l’exploitation illicite et au trafic d’or, de coltan, de cobalt et d’autres ressources naturelles, a-t-il ajouté. Il a souligné que couper ces sources de revenus est crucial pour affaiblir les capacités des groupes armés. Le président a également souligné la nécessité de protéger les civils et de garantir un accès humanitaire sans entrave aux zones touchées par la reprise des combats, qualifiant cette mesure d’étape cruciale pour prévenir de nouvelles souffrances parmi les populations vulnérables. Tshisekedi a ajouté que la paix doit, en définitive, « s’ancrer dans le long terme » grâce à une combinaison de mesures de sécurité renforcées, de relance du développement local et d’efforts de réconciliation communautaires adaptés aux réalités de chaque région. Depuis des décennies, l’est de la RDC est en proie à des violences récurrentes, exacerbées par les offensives du Mouvement du 23 mars. Selon les Nations Unies, plus de 2,4 millions de personnes ont été déplacées depuis janvier 2025, portant le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays à près de 6 millions. Environ un million de Congolais ont cherché refuge dans les pays voisins, tandis que 27 millions de personnes sont confrontées à la famine.
KINSHASA, 8 déc. (Xinhua)




