Home PANORAMA Violences basées sur le genre : le foncier au banc des accusés

Violences basées sur le genre : le foncier au banc des accusés

30
0

Le poids de la tradition et le droit positif empêchent les veuves d’avoir accès à la terre. Illustration avec quelques veuves.

Danielle, une propriétaire de bar au quartier carrière situé derrière l’institut Africain d’informatique (IAI), voit son mode d’achats de boissons bousculé. Alors qu’elle attendait la livraison de la boisson qu’elle commande ce jeudi 27 novembre 2025, le livreur lui fait comprendre qu’il y a des conditions à remplir pour avoir la bière. À bord de son tricycle, Cédric le livreur prend la parole : « la Kadji se vend avec les Madiba et Youzou », prévient le semi-grossiste. Étonnement de la vendeuse : « comment ça ! J’ai passé la commande et elle a été validé par le caissier. Tu viens et tu imposes les goûts aux gens. Quelles sont ces mauvaises manières ? », s’indigne la dame. Après quelques secondes de réflexion, la dame élabore une stratégie. Elle demande à ce dernier de donner la bière. Ses deux aides mettent les casiers immédiatement dans l’enseigne commerciale.

Puis elle procède au payement par OM, « j’ai déjà payé ma facture directement à la caisse, je ne prends pas ton eau et tes jus », surprend alors la dame. Irrité Cédric téléphone là-bas. Il exige qu’on renvoie l’argent de la dame : « elle ne veut pas prendre les autres produits », renseigne-t-il. Mais la caissière lui fait comprendre qu’elle avait déjà validé l’achat : « il faut laisser, la prochaine fois elle prendra les jus », lui répond sa collègue. Cela ne calme pas le conducteur. Il promet à Danielle de ne plus lui livrer les produits. D’un ton moqueur, elle lui répond avec dédain : « tu me livrera par force. Et puis même, vous n’êtes pas le seul dépôt », réplique alors Danielle.
L’autre constat fait est celui de la raréfaction de certains produits brassicoles. Il s’agit plus précisément des produits les plus prisés. Dans tous les débits de boissons se trouvant de Mfou à Awae-escalier, il est difficile de trouver la Castel et la Doppel. Atango, propriétaire lui aussi d’un dépôt-bar, s’emporte lorsqu’on demande ces produits.

Paulin Mbarga, est également gestionnaire de dépôt dans une périphérie de Yaoundé. Ce vétéran de la vente des boissons prédit si rien n’est fait, il y aura une imposition de vente des produits importés aux consommateurs par les semi-grossistes et grossistes de la capitale, « les dépôts font des deals avec les importateurs et imposent ceux-ci aux petits vendeurs ». Il appelle les sociétés de production à communiquer, « les brasseries du Cameroun et l’Union camerounaise des Brasseries (UBC), doivent communiquer. Il faut qu’ils parlent aux populations, afin que les gros distributeurs ne disent pas qu’il manque tel ou tel produit. Cette communication permettra de paralyser les stratégies de spéculation qui pourraient être mises en œuvre. Je sais de quoi je parle », prévient le professionnel de la vente de la boisson.

André Gromyko Balla

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here