L’armée de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont mutuellement accusés mardi d’avoir mené des attaques dans l’est du pays en violation du cessez-le-feu négocié par la communauté internationale.
Dans un communiqué, Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), a déclaré une série d’attaques du M23 contre les positions gouvernementales dans la province du Sud-Kivu, où plusieurs localités, dont la capitale provinciale Bukavu, ont été saisies par les rebelles. La rébellion du M23 a, de son côté, a accusé Kinshasa d’avoir « déclenché des attaques généralisées contre des zones densément peuplées ainsi que sur l’ensemble des lignes de front » au Sud-Kivu. Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, a également affirmé que les FARDC avaient frappé la zone densément peuplée de Kamanyola, un carrefour stratégique sous le contrôle du M23, causant la mort d’au moins trois civils et en bénissant cinq autres. Selon des sources onusiennes, de violents combats ont éclaté dès les premières heures de mardi entre les FARDC et le M23 sur plusieurs fronts du Sud-Kivu, faisant redouter d’importants dommages collatéraux pour les populations civiles prises en étau. Cette nouvelle flambée de violences intervient malgré la signature, en novembre, d’un accord-cadre entre l’armée gouvernementale et le M23, prévoyant des mesures de confiance à la suite d’une médiation internationale. « Ces attaques démontrent suffisamment leur détermination et leur volonté de saboter les accords de paix », a réagi M. Ekenge. « Toutes les dispositions nécessaires sont mises en œuvre pour barrer la route aux velléités bellicistes de cette coalition du mal ». Ce jeudi, le président de la RDC Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame sont attendus à la Maison Blanche pour entériner un accord de paix déjà signé en juin par les chefs de la diplomatie des deux pays, a confirmé lundi soir la Maison Blanche. Depuis plusieurs décennies, l’est de la RDC est en proie à des violences récurrentes, un climat encore aggravé par la résurgence du M23 depuis fin 2021. Kinshasa accuse Kigali de soutenir ce groupe rebelle, une allégation rejetée par les autorités rwandaises.
KINSHASA, 2 décembre (Xinhua)
