Il s’agit, explique le MINPROFF, de dépasser le simple encadrement pédagogique pour analyser les failles structurelles de la protection de l’enfance au Cameroun.

Yaoundé devient de plus en plus le centre d’une prise de conscience cruciale : la protection des enfants victimes de violence exige désormais une approche globale. À cet effet, le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) a organisé le 21 novembre 2025 à Yaoundé, un atelier inédit sur la prise en charge holistique. « Chaque enfant maltraité est une société fragilisée », a souligné Pr Marie-Thérèse Abena Ondoa, en appelant à une coordination rigoureuse entre l’État, les ONG et les familles.
L’atelier a démontré que la violence ne peut être combattue de manière isolée : elle nécessite un dispositif intégrant soutien psychologique, accompagnement social, suivi médical et orientation juridique. Selon les professionnels, cette approche multidimensionnelle est la seule capable de limiter les séquelles à long terme et de reconstruire la confiance des enfants traumatisés.
Les experts présents ont alerté sur l’impact durable de la violence sur le développement cognitif et émotionnel. « Une prise en charge fragmentaire condamne l’enfant à reproduire le cycle de la violence. Il faut agir vite et de manière coordonnée », insiste une psychologue spécialisée. L’atelier a également mis en lumière la nécessité d’un système d’alerte précoce, capable de détecter les situations à risque et d’intervenir immédiatement.
Pourtant…
La mise en œuvre reste complexe : insuffisance des ressources, manque de personnel formé, faible sensibilisation des communautés et accès limité aux structures spécialisées. Ces contraintes rappellent que la protection holistique n’est pas seulement une ambition, mais un chantier national exigeant des engagements durables et des politiques publiques structurées.
Clôturant l’atelier, le Minproff affirme : « Ce que nous construisons aujourd’hui doit devenir un mécanisme permanent. Aucun enfant ne doit rester sans protection ». Les participants s’accordent à dire que la route est longue, mais que la prise de conscience collective initiée ce 21 novembre constitue un point de départ indispensable pour transformer la théorie en actions concrètes et efficaces.
JRMA




