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L’abstention, la bombe silencieuse du 12 octobre

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Le Palais de l'unité

Alors que le pays s’apprête à voter ce 12 octobre, l’abstention massive qui se profile prend des allures de plébiscite à l’envers : un vote politique par le silence.

Le Palais de l’unité

Silence ou insurrection muette ?

Loin d’être une simple paresse civique, l’abstention apparaît comme un geste volontaire de contestation. Elle traduit la défiance envers un système électoral jugé verrouillé et une classe politique incapable de se renouveler. À défaut de descendre dans la rue, les Camerounais expriment leur révolte par l’inaction, transformant l’urne en symbole d’absence.

À Yaoundé comme à Maroua, l’ambiance électorale est certes visible mais des intentions à ne pas aller voter sont bien visibles en milieu jeune. Dans les marchés, les bars, les campus, l’élection présidentielle se discute à vives voix. Les projections évoquent un taux de participation historiquement bas, bien en deçà des 65 % affichés lors du précédent scrutin.

Une légitimité fragilisée

Quelles que soient les urnes du 12 octobre, le futur président héritera d’un mandat contesté, miné par l’absence de soutien populaire massif. Derrière les chiffres officiels, la réalité s’imposera : gouverner un peuple qui a choisi de ne pas choisir. Une équation explosive pour un pays déjà traversé par les crises sociales, identitaires et sécuritaires.

Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 30 ans, l’indifférence des jeunes devient un signal politique majeur. Beaucoup n’ont jamais pris la peine de s’inscrire sur les listes électorales. D’autres, inscrits, déclarent ouvertement qu’ils ne voteront pas. « On nous demande d’élire, mais rien ne change pour nous. Alors, pourquoi perdre du temps ? », lâche un motaximan de Garoua. L’abstention s’affirme comme la véritable arme d’une génération désabusée.

Quand l’abstention devient le vrai scrutin

Le 12 octobre, ce n’est pas seulement un président que le Cameroun s’apprête à élire. C’est surtout l’ampleur du divorce entre le peuple et ses institutions que le monde observera. Dans ce face-à-face silencieux, la grande question reste entière : l’abstention est-elle encore un simple désintérêt… ou déjà le premier acte d’une révolution politique ?

Tom.

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