Les données de la SNH portent à 6,528 millions de barils la quantité de pétrole brut au 1er trimestre 2025. Loin des 24,26 millions de barils dont se prévalait encore le Cameroun 2018 dans son rapport ITIE dédié.
La Société nationale des hydrocarbures (SNH) a rendu publiques des données relatives à la production de pétrole brut sur l’ensemble du territoire camerounais ; ainsi que des chiffres sur la commercialisation des quotes-parts réservées à l’Etat entre janvier et avril 2025. Ceux-ci mettent ainsi en exergue une quantité de 6,528 millions de barils de pétrole extrait, dont 4,027 millions de barils revenant à l’Etat.
S’agissant des revenus générés au bénéfice du Cameroun, les comptes de la SNH pointent «159,920 milliards de FCFA au titre de contribution au budget de l’Etat, 12,149 milliards de FCFA d’impôts sur les sociétés, 0,582 milliards de FCFA d’impôts sur les sociétés pétrolier, 0,582 milliards de FCFA et 3,832 milliards de FCFA pour divers autres impôts et taxes ».
Des écarts
Ces chiffres pris en comparaison avec les données des rapports de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) sur les exercices 2018 à 2022 – en attendant la publication imminente du rapport 2023 – donnent un aperçu de la tendance nationale en matière de production pétrolière. Il apparait ainsi une évolution en dents de scie, dont la seule constance reste l’important écart entre les performances de 2018 et celles enregistrées de 2021 au premier trimestre 2025.
Ainsi, selon le rapportage ITIE Cameroun, qui se fonde sur la divulgation des sociétés évoluant dans le secteur et de différentes entités étatiques, le pays enregistre 24,26 millions de barils en 2018, maintient le cap en 2019 avant d’atteindre son pic le plus élevé sur les huit dernières années en 2020, par une production de 25,51 millions de barils.
Il s’ensuit depuis 2021 une baisse notable des quantités qui fait référence à 24,63 millions de barils sur la période évoquée et ainsi que 23,92 en 2022. Pour les exercices 2023 et 2024, la SNH état respectivement de 23,88 et 21,771 millions de barils.
Globalement la production d’hydrocarbures liquides est passée de 25,13 millions de barils en 2018 à 26,56 en 2020 avant de chuter à 25,61 en 2021 pour finalement s’établir à 24,95 millions de barils en 2022 (Cf. Rapport ITIE Cameroun 2022). La raison, l’on y apprend, tient « du vieillissement des champs et aux conditions opérationnelles du secteur ».
Sur la question précise, le regard plonge principalement dans les bassins de Rio del Rey et Douala/Kribi-Campo où le vieillissement conjugue avec absence de nouvelles découvertes de gisements pétroliers.
Exportations en baisse
Dans son rapport sur le commerce extérieur du Cameroun en 2024 publié ce 29 septembre, l’Institut national de la statistique (INS) met un doigt sur la tendance baissière des recettes d’exportation des huiles brutes de pétrole. Chiffrées à 1002,7 milliards de FCFA au cours de l’exercice susmentionné, elles affichent une baisse de 11,0% par rapport à l’année 2023.
Pour une vision plus précise du phénomène, le rapportage ITIE laisse à voir l’impact positif de la hausse des cours de matières premières sur les performances du Cameroun en 2021 et 2022. Le pays y cumulait des recettes de l’ordre 1468, 38 milliards de FCFA pour un volume exporté de 24,62 millions de barils en 2022 selon le rapportage ITIE. S’agissant de l’exercice 2021, les volumes exportés s’y élevaient à 24,63 millions de barils pour des recettes chiffrées à 909,71 milliards de FCFA.
Louise Nsana
