Malgré les contraintes sécuritaires et climatiques, le chantier avance à un rythme jugé satisfaisant, selon le MINTP.
La reconstruction de la route Mora–Dabanga–Kousseri franchit une étape décisive. Le 7 octobre dernier, l’entreprise en charge du chantier a procédé à la planche d’essai en vue de la mise en œuvre de la couche de roulement en béton bitumineux, une opération technique déterminante avant la livraison de l’infrastructure annoncée pour la fin de l’année 2025. À en croire le MINTP (ministère des Travaux publics), la planche d’essai réalisée permet d’évaluer la résistance et la qualité du béton bitumineux, dernière couche qui assurera la solidité et la longévité du revêtement. Selon les ingénieurs sur le site, cette phase confirme la conformité du matériau aux standards internationaux et ouvre la voie à la généralisation de la pose sur l’ensemble du tracé.
Les travaux, exécutés sous la supervision du Ministère des Travaux publics (MINTP), visent à garantir une route durable, capable de supporter un trafic commercial croissant. L’axe Mora–Dabanga–Kousseri, long de près de 205 kilomètres, constitue un corridor majeur reliant le Cameroun au Tchad et au Nigeria, et par extension aux marchés sahéliens. Sa remise à niveau revêt donc une portée économique et géostratégique de premier plan.
Au-delà des aspects techniques, la relance de l’axe Mora–Dabanga–Kousseri symbolise la résilience d’un territoire souvent éprouvé. Les échanges commerciaux, interrompus ou ralentis par la dégradation des routes, retrouveront progressivement leur dynamique. Les transporteurs, les commerçants et les producteurs agricoles bénéficieront directement de cette amélioration, avec une réduction notable des temps de trajet et des coûts logistiques. En effet, le projet, inscrit dans le Programme national de réhabilitation des routes structurantes, illustre la volonté du gouvernement de renforcer les infrastructures dans les régions septentrionales, longtemps confrontées à l’enclavement et à la dégradation du réseau routier.
Bénéfices
Sur le plan socio-économique, la réhabilitation de cette route transformera profondément la vie des populations locales. Elle facilitera l’écoulement des produits agricoles, réduira les coûts de transport et renforcera la compétitivité des filières d’élevage, de commerce transfrontalier et de services. À terme, la route deviendra un véritable levier d’intégration économique régionale.
Jadis symbole d’enclavement, cet axe routier s’impose désormais comme un instrument de relance et d’équilibre territorial, au service de la croissance et de la cohésion nationale. Sa livraison prévue en décembre 2025 marquera une étape clé dans la modernisation du réseau routier national. Elle renforcera également la position du Cameroun comme pôle logistique sous-régional, soutenant les ambitions économiques portées par la Stratégie nationale de développement 2030.
Jean-René Meva’a Amougou
