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Décrépitude: le chemin de croix de la mythique église d’Akono

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La nef de l'église d'Akono, majestueuse malgré le grand âge

Bâti en 1925, le joyau architectural a besoin impérativement d’un coup de neuf. La main tendue d’Akono aux bienfaiteurs.

La nef de l’église d’Akono, majestueuse malgré le grand âge

Si la cathédrale Notre-Dame de Paris est le monument le site touristique plus visité de France, l’église d’Akono, parmi les plus grandes bâtisses religieuses d’Afrique centrale en période coloniale, située en terre camerounaise, peut également attirer des millions de touristes. Pour les visiteurs, l’État camerounais doit valoriser ce site touristique qui grandit l’image du pays. Pour les visiteurs séduits par l’édifice religieux, l’État du Cameroun devrait s’inspirer de la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame après l’incendie de 2019 par les fonds publics français. « La cathédrale d’Akono, héritage colonial, doit être une priorité en matière d’investissement », insiste un touriste qui découvre l’édifice. Avec son architecture gothique (moyenâgeux), son allure luxuriante et majestueuse, elle constitue un véritable potentiel touristique et économique.

Histoire et spécificités

À titre de rappel, l’église d’Akono est construite en 1925 par le père Albert Stoll, d’origine alsacienne (France). Pour le père Alexandre désiré Mvogo Enama, curé de la paroisse d’Akono, « le père Stoll a voulu reproduire l’architecture alsacienne à Akono ». A l’en croire, cet édifice très solide est construit sans le moindre fer. Les murs et les dalles sont uniquement en béton armé. Autre originalité, le font baptismal, pour les cérémonies de baptême, se trouve à l’arrière de l’église, alors qu’on retrouve généralement ce font à l’avant de l’église. Les plus grosses cloches d’Afrique centrale sont à Akono. Une autre originalité et non des moindres, c’est l’aspect eucharistique. Dans cette église, trois messes peuvent être célébrés en même temps. « A l’époque, trois messes étaient dites aux mêmes moments, mais cette pratique a disparu», révèle l’homme d’église. Et malgré l’usure du temps, la sacristie de cette église est restée intacte.

La prouesse technologique et architecturale réalisée par le père Stoll n’était pas appréciée de tout le monde. Mgr René Graffin, évêque de Yaoundé à l’époque coloniale, aurait refusé d’inaugurer (bénir dans le vocabulaire catholique) cette belle et grande église. Pour lui, une colonie ne devrait pas disposer d’un édifice de ce calibre.

Doléances

Selon les estimations données par le maitre des lieux, il faut cent millions (100 000 000) de FCFA pour achever les travaux de réfection de l’église d’Akono. À ce jour, plus de la moitié des fonds manquent dans la cagnotte de la réfection. « On rend grâce à Dieu que ces blocs de béton ne sont pas encore tombés sur nous », indique le maitre de céans. La cathédrale mythique meurt à petit feu. Si rien n’est fait, elle s’effondrera un jour.

André Gromyko Balla à Akono

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