Immersion dans les décharges sauvages d’ordures ménagères dans les nouveaux quartiers de la capitale camerounaise.
Depuis plusieurs mois, Arnold est étonné de voir sa parcelle de terrain avec des ordures. Ce jeudi 19 septembre, il surprend ses voisins en train de vider leur poubelle sur son lopin de terre à 5h du matin. « Donc, c’est vous qui remplissez ma parcelle de poubelle ».
Catherine, la cinquantaine sonnée, est propriétaire d’un lot de 1000 m² au quartier Mendong à Yaoundé. Elle est informée par un proche que son terrain est devenu le dépotoir d’ordures des nouveaux voisins. Sans mener une enquête, la commerçante fait une descente musclée dans l’après-midi du lundi 8 septembre 2025 sur son terrain. À l’aide d’une brouette et une pelle, elle ramasse les ordures et les dépose devant les portails de ses deux riverains. Catherine n’a pas encore investi sur cette parcelle occupée par les herbes.
Les habitants envahis par les ordures déposées devant leurs portails menacent d’utiliser la force si Catherine ne les enlève pas. « Madame, vous enlevez immédiatement les ordures que vous jetez devant ma maison. Sinon je vous refais le portrait », menace un haut gradé de l’armée et propriétaire d’une des maisons. « Je n’enlève pas. Gardez vos ordures chez vous. Mon terrain n’est pas une poubelle », réplique la dame. Elle poursuit, « parce que vous êtes un homme en tenue que vous jetez les ordures chez les autres ». Face à cette situation, l’autre victime de la colère de Catherine joue les médiateurs et réussit à faire retomber la pression. Finalement, les trois protagonistes parviennent à trouver un compromis. Chacun s’engage à trouver une solution pour ses ordures. Dame Catherine donne un peu de sous aux jeunes du coin pour enlever les ordures devant les domiciles.
« Vous occupez l’entièreté de votre espace, après vous venez déranger les voisins avec vos ordures ». Papa Owona est en colère. Il est une autre victime des ordures, au lieu-dit Ma’an Messola sur la route de Mfou. La nouvelle poubelle située à un pas de sa maison produit des odeurs nauséabondes et les moustiques. Il ne sait que faire. La décharge sauvage d’ordures est sur la parcelle de son frère. « C’est mon frère qui a vendu cette parcelle. Quand j’essaie de raisonner les personnes qui jettent les ordures, mon frère me menace de violation de domicile », s’indigne Mr Owona. Aux dernières nouvelles, il envisage se rendre à la mairie de Mfou pour dénoncer cette situation.
André Gromyko Balla
