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Le CRADEC sonne l’alarme et interpelle les candidats

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À moins d’un mois du scrutin présidentiel, le Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC) appelle les prétendants à rompre avec les demi-mesures : justice fiscale, lutte contre la corruption, égalité de genre et inclusion des jeunes. L’ONG met sur la table un agenda audacieux pour bâtir un Cameroun plus juste et prospère.

Le Cameroun est à la croisée des chemins. Plus de 40 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, alors que le pays a produit plus de 27 000 milliards FCFA de richesse en 2023. Cette contradiction flagrante, nourrie par la corruption, les flux financiers illicites et une gouvernance budgétaire opaque, ne peut plus durer. Pour le CRADEC, acteur majeur de la société civile, l’élection du 12 octobre 2025 doit marquer un tournant historique.

Justice fiscale : élargir l’assiette, protéger les plus pauvres

Moins de 20 % de la population active contribue à l’impôt, pendant que la TVA, injuste et uniforme, pèse surtout sur les ménages vulnérables. Le CRADEC propose d’élargir l’assiette fiscale en intégrant le secteur informel et en digitalisant les procédures, tout en garantissant que la charge ne repose plus sur les plus pauvres. L’objectif affiché : augmenter les recettes fiscales de 30 % en cinq ans et réduire la dépendance du Cameroun à l’aide extérieure.

Corruption : l’article 66 enfin appliqué ?

Chaque année, 500 milliards FCFA disparaissent dans les méandres de la corruption. Le CRADEC rappelle que l’article 66 de la Constitution, qui impose la déclaration des biens aux responsables publics, n’a jamais été mis en œuvre. L’organisation plaide pour une instance de contrôle réellement indépendante et la protection des lanceurs d’alerte, à l’image du Cap-Vert, souvent cité comme modèle africain de transparence.

Flux financiers illicites : détecter et récupérer l’argent volé

En 2023, 1 700 milliards FCFA ont quitté illicitement le Cameroun — plus que le budget annuel combiné de l’éducation et de la santé. Pour endiguer cette hémorragie, le CRADEC réclame un renforcement des organes de contrôle (ANIF, douanes, justice financière) et un registre public des bénéficiaires effectifs, comme au Nigéria. Objectif : réduire de 40 % les capitaux illicites d’ici cinq ans.

Femmes et jeunes : quotas et financement dédiés

Malgré leur poids démographique, les femmes représentent moins de 10 % des députés et moins de 15 % accèdent au crédit bancaire. Le CRADEC appelle à une loi instaurant un quota de 30 % de femmes et de jeunes dans toutes les instances élues et nommées, ainsi qu’à la mise en place d’un fonds national de soutien aux projets portés par ces catégories. L’exemple du Sénégal, qui a atteint 43 % de femmes députées après sa loi sur la parité, est cité comme modèle inspirant.

Tom

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