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Philémon Yang: un an d’une présidence sobre et africaine à l’Onu

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À la tête de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies (Onu) depuis septembre 2024, le Camerounais vient de clore un mandat marqué par la sobriété et l’engagement en faveur du continent africain.

L’ancien Premier ministre camerounais, élu en juin 2024, est arrivé en fin de mandat. En fin septembre prochain, il cèdera son fauteuil à l’Allemande Annalena Baerbock (44 ans) qui sera chargée de présider cette instance emblématique de la diplomatie multilatérale. Durant son année à New York, Yang a placé la réforme du Conseil de sécurité et la représentativité de l’Afrique au cœur de son agenda. « Le monde ne peut se construire en laissant de côté un continent d’un milliard et demi d’habitants », lançait-il devant les délégations. Il a aussi mis en avant le rôle stratégique du bassin du Congo dans la lutte contre le réchauffement climatique, plaidant pour des financements verts plus justes.

Héritage symbolique

Connu pour sa discrétion, Yang a adopté un ton d’arbitre, évitant les postures clivantes. Sur l’Ukraine comme sur le Proche-Orient, il a privilégié le consensus et rappelé que « le multilatéralisme reste la voie la plus sûre pour dépasser les fractures ». Ce style sobre, apprécié par certains diplomates, a parfois été jugé trop effacé par ceux qui espéraient une présidence plus audacieuse. Sous son impulsion, l’Assemblée générale a débattu de l’évaluation à mi-parcours des Objectifs de développement durable et de la prévention des conflits en Afrique centrale et au Sahel. Mais ses marges de manœuvre sont restées limitées : la réforme du Conseil de sécurité n’a pas progressé, et l’influence des grandes puissances a continué à freiner les ambitions des pays du Sud.

Si son passage ne laissera pas de grandes réformes, il aura donné à l’Afrique centrale une visibilité rare dans l’arène onusienne. « Philémon Yang n’a pas changé l’ONU, mais il a rappelé que notre voix compte », résume un diplomate africain. Un mandat à l’image de l’homme : discret, pragmatique et fidèle à l’idée que l’Afrique doit peser davantage dans l’ordre international.

Jean-René Meva’a Amougou

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