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« Réélection » de Paul Biya: ce qu’en pensent les Camerounais du Grand Nord

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Garoua urbain

Si ses partisans saluent la stabilité et l’expérience du chef de l’État, une partie de la population exprime fatigue, scepticisme ou attentes de changement. Entre fidélité et lassitude, les nordistes livrent des avis contrastés sur cette nouvelle candidature.

À Tokombéré et à Mozogo, fiefs politiques historiques du RDPC, de nombreux militants affichent une loyauté sans faille. « Le président Biya est un garant de paix, il connaît le pays mieux que quiconque », affirme un chef de comité de base à Makalingai dans la Commune de Tokombéré. Pour ses soutiens, la longévité du chef de l’État est synonyme de stabilité face aux menaces sécuritaires dans les Monts Mandara.

Un sentiment de lassitude dans les grandes villes

À Maroua comme à Garoua, le ton est souvent plus critique. De nombreux jeunes interrogés disent ne plus croire à un changement sous Biya. « Nous avons grandi avec lui, mais rien ne change pour notre génération », regrette Hamidou Albert, étudiant en économie à l’université de Maroua. Les difficultés liées au chômage, au coût de la vie et aux inégalités régionales alimentent ce sentiment de lassitude.

Entre résignation et appel au renouveau

Dans le Logone-et-Chari, certains camerounais se disent résignés face à ce qu’ils considèrent comme une réélection quasi certaine. « On ne voit pas qui peut le battre, même si beaucoup veulent du changement », confie Mahmat, commerçant à Kousseri. Pour d’autres, cette candidature est au contraire un signal d’urgence : « Il faut préparer l’après-Biya, sinon le pays risque d’entrer dans une zone d’incertitude », analyse un quinquagénaire rencontré à Zina.

Des attentes fortes sur les réformes

Au-delà des clivages, une majorité de Nordistes interrogés expriment des attentes précises : relance de l’économie, amélioration des infrastructures, lutte contre la corruption et inclusion des jeunes dans la gouvernance. « Si Biya veut rester, il doit poser des actes concrets pour les régions septentrionales. Il faut considérer les populations nordistes au pied d’égalité que ceux de sa région d’origine. Il doit donner plus de place à la nouvelle génération qui s’estime mise à la marge des affaires de la république », estime un militant du RDPC à Maroua 1er.

Une région partagée à la veille du scrutin

À quelques semaines du vote, le contraste est saisissant entre les zones rurales, souvent fidèles au président sortant, et les centres urbains, plus critiques. La réélection probable de Paul Biya, même si elle ne surprend pas, révèle une région partagée entre attachement à la stabilité et aspiration au changement. Des récents couacs dans ses bastions traditionnels rappellent que le RDPC, longtemps perçu comme un bloc monolithique, n’est pas exempt de rivalités internes. À quelques semaines d’une élection décisive, ils posent la question de la capacité du parti au pouvoir à maintenir la cohésion de sa base. Si la force de frappe électorale du RDPC reste considérable, ses divisions internes pourraient compliquer la mobilisation sur le terrain.

Tom

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