Dans une tribune massivement relayée sur les réseaux sociaux, le réalisateur camerounais estime qu’en octobre, les Camerounais ne devraient pas seulement voter pour un homme, mais pour un projet collectif.
Depuis plus d’un siècle, ce pays vit dans l’attente de son « An Zéro », celui où il deviendrait enfin une nation à la hauteur des rêves de ses martyrs : Manga Bell, Um Nyobè, Moumié, Ouandié : « À moins de deux mois de l’élection présidentielle, il reste encore possible de résoudre l’équation de la victoire. Mais cette victoire ne doit pas être celle d’un homme sur un autre, ni le simple remplacement d’un visage à la tête de l’État. Elle doit être celle d’un peuple tout entier, reprenant en main son pays ».
Les derniers mois ont révélé une vérité crue : l’opposition ne peut gagner seule, ni par slogans ni par ego. Mais de cette crise est née une intelligence nouvelle celle de la construction. Lorsque Akere Muna propose que Maurice Kamto, malgré son exclusion, devienne le point de ralliement, il ne s’agit plus d’un affrontement d’egos, mais d’un geste fondateur : transformer l’élection en un référendum pour une transition. Il mentionne « une éducation immersive et expérientielle, où chacun est appelé à explorer le Cameroun réel et à y ancrer son projet, non plus dans les slogans, mais dans l’action et l’expérience vécue».
Pour le cinéaste, le chemin est clair : il faut rajeunir les visages « en intégrant des figures comme Kah Walla, Michèle Ndocki, Mamadou Mota, afin que la jeunesse se reconnaisse dans ce front commun » et mobiliser les enseignants comme colonne vertébrale citoyenne. Ce n’est qu’ainsi que l’opposition démentira l’étiquette de « plus bête du monde » et que le Cameroun pourra se réinventer.
Le 12 octobre, il ne s’agira pas de désigner un chef. Il s’agira de choisir un pays.
Dossier réalisé par TOM
