Dans son rôle…
L’antienne est connue de tous : au Cameroun, les entreprises chargées de construire ou d’entretenir les routes sont devenues un monde de menteurs. Quand elles livrent leurs chantiers, il y a de nouveaux mensonges qui attendent d’être découverts. Ce qui se passe sur le terrain donne l’impression de vivre dans une zone crépusculaire où tout est possible.
Et le plus effrayant, c’est que la plupart des ouvrages ne sont pas réalisés selon les normes requises ; lorsqu’ils ne sont pas simplement abandonnés. Tous les deux jours, surgit dans la presse une nouvelle histoire à propos d’un chantier bâclé. Bref, la chronique des travaux sur le terrain révèle un purgatoire où s’accumulent désillusions et échecs.
Pour éviter l’occultation du phénomène et de sa reproduction, des équipes composées des membres du Comité de gestion et des responsables de l’administration du Fonds routier du Cameroun sont (une nouvelle fois) descendues sur le terrain. Du 10 au 24 août 2025, elles ont passé au peigne fin 38 projets (17 dans le réseau routier sud et 21 dans le réseau routier ouest). Du 25 août au 7 septembre 2025, des équipes mettront le cap sur le réseau routier nord où 18 projets seront inspectés.
« Objectifs : apprécier le niveau de mise en œuvre de certains projets financés par le Fonds routier ; évaluer la pertinence des projets programmés ; apprécier les réalisations, notamment l’effectivité et la consistance des travaux et prestations exécutés par les contractants, en rapport avec les paiements effectués ou à effectuer ; formuler des recommandations relativement aux constats », selon Yaouba Abdoulaye, le président du comité de gestion du Fonds Routier. En clair, l’institution est dans son rôle : inspecter les projets et tirer des leçons à partir du terrain. Inspiré de ce rôle, le présent dossier s’attache à rendre compte d’un ensemble de clichés captés pendant la tournée.
Jean-Réné Meva’a Amougou
source : Fonds Routier du Cameroun
