Au-delà de ses aspects techniques, la mission du Fonds Routier travaille à la sensibilisation des riverains des chantiers.
Comme le suggère un responsable de la mission, le travail d’analyse et d’exploitation des données de terrain est une tâche complexe. « Elle requiert la mobilisation de savoirs techniques, et d’autres étroitement liés à l’insertion et à la familiarité aux lieux visités, en vue de la sensibilisation », apprend-on. C’est précisément cette capacité que revendique le Fonds Routier. A Yaoundé ce 18 août 2025, dans leurs randonnées de contrôle des chantiers, ses experts incorporent des causeries avec quelques citoyens.
Au lieu-dit Elig-Edou (derrière la base aérienne 101 de Yaoundé), si les populations apprécient l’amélioration de leur cadre de vie grâce à la route Carrefour Elig Edou-vers fin Elig Nkolo (dont les travaux réalisés par Razel Cameroun ont été financés à hauteur de 574 632 415FCFA), elles semblent également saboter l’ouvrage. A divers endroits de celui-ci, on peine à concevoir les riverains autrement que comme des coupables, responsables de l’obstruction des caniveaux, des dépôts d’ordures ménagères, la mauvaise gestion du ruissellement des eaux de pluies, la manipulation incontrôlée des hydrocarbures sur la chaussée, des constructions anarchiques de hangars de petits commerces.
« C’est un cas d’école de cette difficile jonction entre des enjeux d’entretien de la route et des problématiques de survie communautaire. Mais aux populations, nous disons ce que nous attendons d’elles », traduit un expert du Fonds Routier. Il ajoute : « Un aspect de notre mission de terrain repose aussi sur la sensibilisation des populations. Cette démarche, menée sans haine ni colère, va dans le sens de la conservation durable de nos infrastructures. Nous sommes convaincus que l’évolution des pratiques des riverains passe par un travail de longue haleine pour les convaincre de la nécessité de protéger leur route autant que leurs affaires ».
JRMA
