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Le Port autonome de Douala de demain

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Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, préside la cérémonie de lancement des travaux d'extension du terminal mixte vraquier

Acquisition de remorqueurs et portiques, nouveau terminal à conteneurs… la tangente d’une nouvelle ère de performance, de modernisation et d’autonomie logistique est définitivement lancée au sein de la structure.

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, préside la cérémonie de lancement des travaux d’extension du terminal mixte vraquier

C’est peu de dire que le directoire du Port autonome de Douala (PAD tient parole ; relativement à la promesse faite en 2020 d’accroitre la compétitivité de l’infrastructure et remodeler le visage de l’infrastructure dans un avenir proche. L’actualité y afférente met en lumière la signature d’une convention de partenariat, le 1er août 2025, en vue de la construction d’un complexe hôtelier de classe 5 étoiles. La convention qu’ont signée tour à tour Cyrus Ngo’o, directeur général du PAD et David Leilak, directeur général de Leilak estates corporation Sarl, consacre la construction d’un édifice sur une surface de 11. 000 m2 sur la période de 2026-2027.

Quelques jours plus tôt, soit le 25 juillet, ledit port abritait une cérémonie d’un autre genre. Celle-ci est liée au lancement des travaux de construction d’un quai et d’un terminal mixte vraquier. Il est question pour le coup d’accroitre les capacités logistiques du terminal à conteneurs. Pour une période de 27 mois et un budget de 282 milliards de FCFA, il est question d’aménager 36 Hectares. Soit : 1000 mètres linéaires de quai, un bâtiment administratif de 4000m2 un magasin de stockage de 3000m2, un atelier de 3250m2, ainsi que des infrastructures de stockage modernes dont des silos portant la capacité totale de 120.000 tonnes. « Le Port de Douala-Bonabéri ne se contente plus d’être une référence. Il est désormais en voie de devenir un hub portuaire maritime puissant, intégré, tourné vers l’avenir et absolument compétitif », constatait alors le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, le 25 juillet sur le site portuaire.

Moteur d’intégration

C’est tout dire sur la dynamique en marche. Des projets s’échelonnent, les acquisitions aussi ; permettant ainsi l’infrastructure de s’arrimer à la forte croissance du trafic. Le 24 juillet 2025, le directoire de la structure lançait les travaux de construction d’une zone industrialo-portuaire de 500 hectares à Missolè 1, sur les berges de la Dibamba, le projet y relatif consiste à un aménagement de 350 hectares pour accueillir des unités agro-industrielles ; un parc à bois et un port de pêche. Les schémas prévoient également une zone logistique multimodale sur 100 hectares et une zone résidentielle sur 50 hectares. Ce port sec ainsi que ceux de Ngaoundéré et de Bamenda (qui ne dépendent cependant pas du PAD) rentrent dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30). Lequel instruit l’amélioration du niveau de service suivant les normes et la résorption des déficits et gaps enregistrés dans le secteur des transports.

« Le Port autonome de Douala, en sa qualité d’autorité portuaire locale, gère un domaine public portuaire desservi par un chemin d’accès de 50 Km. Cet espace d’une superficie d’environ 1000 hectares constitue le principal support de son action mais force est de constater que la quasi-totalité de cette surface est déjà exploitée, entrainant une saturation progressive des terminaux portuaires. Avec ses installations actuelles, le port autonome de Douala-Bonabéri traite près de 13 millions de tonnes de marchandises par an transportés par plus de 3000 navires. Alors que ses plateformes lors de sa 2e extension dans les années 1980, étaient prévues pour accueillir un volume de 7,5 millions de tonnes par an », expliquait alors Cyrus Ngo’o.

Les ouvrages entamés portent cependant la hauteur de l’ambition poursuivie. Celle de passer à 45 millions de tonnes de marchandises traitées par an à l’horizon 2050, conformément à son schéma directeur de développement (2020-2050). «Les capacités actuelles du port sont largement dépassées, limitant les capacités logistiques et industrielles en pleine croissance dans cet environnement portuaires. Il faut balayer cette contrainte. Ainsi les berges de la Dibamba accueilleront des installations d’accostage destinées aux pages assurant le transfert des marchandises entre le site de Douala et celui de la Dibamba. Ce transfert portera …. Sous régime des transits à destination du Tchad, de la République centrafricaine et du Congo, ainsi que sur les opérations liées à l’exportation du bois », martèle-t-il, mettant en exergue plusieurs avantages. Notamment la promotion de la transformation locale avec pour corollaire la mise en œuvre de la politique d’import substitution, l’épanouissement du capital humain et l’insertion professionnelle des jeunes, entre autres.

Le PAD d’hier à aujourd’hui

Tous les chantiers engagés ont vocation à conduire le Port autonome de Douala vers une nouvelle ère ; qui, l’ambitionne-t-on, sera marquée vers un accroissement et une diversification de revenus. La démarquant – peut-on le pensant à la mesure des chantiers initiés depuis 2020 – des 15 années de gestion du terminal à conteneurs par la Douala international terminal (DIT). Plusieurs griefs étaient portés à l’encontre de cette structure, notamment sur de questions d’ordre pécuniaire, en témoigne un communiqué de la Task force maritime (TFM) rendu publique courant novembre 2019. « La convention signée entre le PAD et le groupement Bollore/APMT en 2004 à son article 7 délimitait les lois, les règlements à respecter, particulièrement la Loi n° 83/016 du 21 juillet 1983 et son décret d’application n°85/1278 du 26 septembre 1985.

Il est clairement mentionné que le délai de séjour des marchandises dans le combinat portuaire est de 11 jours franc, passé ce délai, les marchandises qui y séjournent sont frappées de pénalité et cette pénalité est répartie entre l’autorité portuaire et l’acconier de gardiennage et de la facturation jusqu’à l’enlèvement à 50% pour chaque partie. Le refus catégorique de reversement du montant de 24 milliards de dollars au PAD (frais de stationnement depuis 2024) constitue un détournement de derniers publics », dénonce le collectif d’expert du transport ferroviaire, routier et maritime.

D’importantes retombées financières sont attendues des différents chantiers amorcés. Conte un investissement (en mode partenariat public-privé de type construction-exploitation-transfert) de 160 milliards de FCFA, le PAD percevra une redevance fixe annuelle de 264 millions de FCFA complétée par une redevance variable équivalent à 3% du chiffre d’affaires du futur hôtel du Port. S’agissant terminal mixte vraquier, les revenus attendues portent sur des recettes fiscales et douanières de 152 milliards de FCFA sur une période de 25 ans. Des redevances de l’ordre de 106 milliards de FCFA, soit une moyenne de 4,2 milliards de FCFA, seront reversées au PAD au titre de l’exploitation.

Embellie sécuritaire

Le processus de transformation en cours au PAD touche à bien des égards le volet sécuritaire avec un impact sur la surveillance des marchandises sur la place portuaire ; car la mise en place, depuis 2019, des systèmes de vidéo-surveillance ainsi que des contrôles d’accès biométrique, a conduit à une réduction du vol de marchandises. En février 2025, le PAD s’est doté d’un système de suivi et de surveillance des navires ainsi que radars de navigation de longue portée. Ce qui augmente le dispositif de lutte contre la piraterie.

L’installation de l’Architecture de Yaoundé au PAD a par ailleurs conduit à des retombées positives pour le Golfe de Guinée où le nombre d’incidents sécuritaires connait en 2024 une baisse de 16% par rapport à 2023, selon le rapport 2024 du ministère français des Armées sur la sureté des espaces maritimes. « Finalement la sécurité maritime continue de s’améliorer sur l’ensemble du Golfe de Guinée. Cela est dû aux efforts entrepris par les pays de l’Architecture de Yaoundé et au développement de plusieurs marines régionales » ; mentionne le rapport. Les efforts en la matière ne sont pas à leur terme. Le 22 juillet dernier, l’institution a procédé à l’acquisition de nouveaux matériels de sécurité. A l’occurrence un fourgon pompe d’une capacité de 15 000 litres d’eau et de 30 000 litres de mousse extinctrice ; d’un camion-échelle de 42m et de véhicules de secours médicalisés.

Louise Nsana

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