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Barnabé Lekama: un nom qui en jette

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Le succès de LGL Transport, l’entreprise qu’il a bâtie en partant de rien à peine consommée; l’homme d’affaires camerounais tente déjà de nouveaux regards vers l’avenir.

On dit qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Si cette affirmation est souvent inscrite dans le champ des vérités générales, dans la vie de Barnabé Lekama, elle prend sens. L’homme d’affaires a très tôt su laisser sa passion pour la logistique guider ses orientations académiques et professionnelles. Il s’y forme, y effectue tous ses stages et ne perds pas de temps pour offrir au monde sa toute première innovation sous la forme du concept de l’intelligence logistique.

C’est en juillet 2015 que l’aventure entrepreneuriale de ce dernier débute. A bien y voir, elle porte des similitudes avec l’expérience de Steve Jobs, cofondateur de la société Apple de regrettée mémoire. Ils bâtissent tous les deux un empire à partir des garages de leurs maisons. Mais ce n’est pas tout. La montée fulgurante de LGL Transport dans le microcosme économique international est, à quelques degrés près, semblable à celle d’Apple. Car ici aussi, en moins de deux années, la petite entreprise entamait son expansion avec l’ouverture d’une filiale au Cameroun. Puis en 2021, l’entreprise regagne le marché béninois. En 2025, grâce à un réseau de près de 6000 partenaires et une fréquence annuelle de 20 000 transports, la structure entretient un portefeuille-feuille client de 700 entreprises.

«Je me souviens encore comme si c’était hier. A la faveur de vacances que je passais à Bruxelles, je décide rendre visite à ma petite sœur Lydie qui avait suspendu les hautes et délicates fonctions qu’elle occupait dans l’administration camerounaise pour rejoindre son époux Barnabé. Nous prenons la route pour un petit village nommé Wintrange. Un garage modeste aménagé, presque perdu au milieu des champs de vigne. C’est là qu’ils avaient installé le quartier général de LGL Transport. J’étais intrigué et curieux. Deux ordinateurs, deux bureaux, deux chaises, deux téléphones dans ce magasin de fortune. Une autre curiosité, une natte posée au sol. Lydie était enceinte de leur fille. De temps en temps, se couchait sur la natte, mais sans tarder elle se relevait, reprenant le travail avec ardeur et application. Je ne l’oublierai jamais cette image d’une femme enceinte dans un océan d’incertitudes.

Il faut dire que c’était là la première semaine de travail de LGL Transport. Je me souviens aussi de la toute première sonnerie de téléphone, c’était un appel banal mais pour nous c’était un miracle, le tout premier client, le premier contact avec le monde des affaires. Nous ne mesurions pas l’ampleur de ce qu’on venait de déclencher. Barnabé qui avait quitté son fauteuil de cadre dans le chemin de fer Luxembourgeois était déjà lancé. Un choix fou, seul les visionnaires peuvent comprendre», relate Ava Essola, beau-frère de Barnabé Lekama.

Combativité

Les évènements s’enchainent et la réussite devient Barnabé Lekama. Une décennie plus tard, près de 300 employés sont à pied d’œuvres pour maintenir le navire à flot. Mais cependant, plusieurs évènements mettent en péril l’œuvre de ses mains. Pour en donner un, le natif de Baliama (département du Mbam-et-Inoubou, région du Centre) évoque la période noire de 2020 liée à la pandémie de Covid-19. L’impact sur le secteur est grand du fait des mesures restrictives adoptés dans les pays pour contenir la propagation.

Le Camerounais effectue un repli stratégique vers son pays natal pour surmonter l’épreuve. Mais ce n’est pas tout. «Ce parcours n’a pas été sans embûches, nous avons affronté des crises, des attaques, des actes d’usurpation, mais à chaque fois, nous avons opposé à ces maux la rigueur, l’innovation, la solidarité, le travail d’équipe et c’est ce même esprit de combativité qui nous guidera vers notre avenir», énonce-t-il. Alors que le paysage économique du Cameroun reste dominé par des personnes ayant des niveaux d’instruction bas, 34,6% des promoteurs d’entreprise ayant au plus le Certificat d’études primaires et 24,5% étant nantis d’un Brevêt d’études du premier cycle, Barnabé Lekama apporte une contribution incarne la nouvelle classe d’entrepreneurs au Cameroun. Celle qui pour une marge de 13,7% sur la scène nationale en 2023, est nantie d’un diplôme du supérieur.

Louise Nsana

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