Le corps électoral a été convoqué, c’est la ruée vers le Palais Paul Biya. Oups ! Le Palais de l’Unité. Ça court, ça accourt, ça vient de partout.
On s’aperçoit qu’ils sont nombreux, qui lorgnent le fauteuil d’Etoudi. Dix, quinze, vingt, vingt-cinq… c’est par dizaine qu’on va à Elections Cameroon, Direction Générale et Antennes Régionales confondues. Par ces temps où le travail est une rare denrée, c’est tout à fait normal qu’on postule pour un siège qu’on dit bientôt vacant. Soit !
La Gertrude ma sœurette qui me croit calé en tout, m’a demandé d’où ces multiples compatriotes, déclarés à ce jour et ceux à venir, tirent-ils les subsides leur permettant de remplir les conditions exigées pour être candidats à la candidature. Elle insistait beaucoup plus sur la caution de trente millions de nos CFA dévalués. Le rire est mon talon d’Achille vous le savez, il est même thérapeutique m’a-t-on dit, et je m’y suis mis à cœur joie. Elle est bien naïve La Gertrude. Je pense néanmoins qu’elle n’est point la seule à se la poser. Je lui ai donné un petit conseil : qu’il lui suffit à elle, ma souris d’église incarnée, de faire signer quelques pièces même dans un… commissariat (!), de les déposer dans une antenne même régionale de l’organe en charge des élections, ELECAM pour ne pas le nommer, et elle sortirait ainsi, de l’obscurité à la lumière, elle que les caméras d’une chaine de télévision n’ont jamais surprise même dans une foule bigarrée.
Elle s’assurerait dès lors de sa visibilité médiatique, sachant pertinemment que c’était là le point de fin de sa candidature, qui plus loin ne saurait avancer. Continuant mon explication alambiquée, je lui ai brossé le profil des candidats. Je dois avouer que pour nous épargner les maux de tête, à elle et à moi-même tout comme à vous d’ailleurs, j’ai évité de fouiller leur liste récapitulative publiée sur les réseaux sociaux. Je me suis arrêté juste sur certains d’entre eux. Ici on estime que le papa est déjà comme la papaye, et qu’il vaut mieux le consommer. Là-bas, le pays mérite d’être exorcisé et, à cet effet il faut carrément réécrire le Livre Saint : la Bible point de caché. Peu importent les musulmans et les animistes. J’y ai même aperçu un en blouse de mécano, le moteur Cameroun est très grippé, surtout en cette période de grand froid.
Certains habitués y sont aussi. Leurs patronymes sont connus de tous même si certains ont changé de costumes et d’orientation idéologique.
Le N.N national, avec une force qu’on ne lui soupçonne plus, est solidement accroché à son trône, comme un naufragé à sa bouée de sauvetage, lui qu’on dit fini fini fini, il ne veut point lâcher du lest, comme beaucoup l’ont espéré ou l’espèrent encore sous cape. Le financement de son dossier ai-je appris, a été acté par une jeunesse qu’on dit désœuvrée mais qui ma foi s’est démenée quoique tirant le diable par où vous devinez. Elle attend à coup sûr un retour sur investissement ! Je ne peux point m’empêcher d’en rigoler, même s’il arrivait qu’on me chocotte pour cela.
L’ancien second des dernières consultations se sachant attendu au tournant, pour des décisions antérieurement prises, l’ayant malheureusement rattrapé, a eu recours au « ndjangui » de ses partisans, nécessaire pour recourir à la location d’un taxi Yango, son véhicule personnel étant disqualifié faute de passagers légitimes, disent les langues serpentines, les élus d’emprunt ne faisant point foi, malgré le brandissement de la nullité des mandats impératifs. Ne me demandez point ce que cela signifie, je n’en sais rien je vous le conjure. C’est à nous rappeler la célèbre fable de sieur de La Fontaine : la cigale et la fourmi. Augustin Frédéric KODOCK MINTAMACK de regrettée mémoire, nous a appris de son vivant qu’en politique lorsque l’on se noie, l’on s’accroche même à un serpent. Qui est fou ici dehors !
Que dire de l’ancien troisième ? Il attend paisiblement un ancien papa longtemps adoré, qui lui, s’est rappelé avec un retard, léger ou grand, qu’il fut un temps, dans son sac il y avait un parti politique, bien ficelé dans une enveloppe de couleur kaki j’imagine. Blasé par les victoires de sa création, l’ancien papa vole de juridiction en juridiction, pour pouvoir reprendre en main sa chose. On arbore ici l’effet TOKO EKAMBI à Blida, pour lui et celui qui venait avant lui d’ailleurs.
Je n’oublie pas les anciens alliés, qui se sont découverts un destin présidentiel au crépuscule de la journée. Finalement chez nous le pouvoir n’est-il qu’une affaire de vieillards ? Non non me répondrez-vous. L’âge n’est qu’un chiffre, je n’en disconviens point je vous assure. D’ailleurs, à la ligne de départ, il y a aussi un jeune en plein désespoir, même s’il y a de fortes chances qu’une fois encore il (ma) tomba (MDR)
La Gertrude, m’a encore questionné sur mes anciens écrits, vieux de quelques mois seulement, dans lesquels j’exhortais le peuple de Dieu à l’union sacrée pour une cause unique et commune, comme cela s’est vu d’ailleurs non loin du continent Cameroun, à un ravalement de leurs égos surdimensionnés pour déloger le papa de Brenda et tous ses affidés, vieux et jeunes confondus, de cette forteresse si longtemps par eux occupée. C’est là que je lui ai rappelé les propos de feu Omar BONGO ONDIMBA, répondant à un journaliste au sujet des opposants. Ils (les opposants ou ce qui en tient lieu) ont tous un appétit vorace du pouvoir. Leur prétendue lutte pour le bien-être du peuple n’est en réalité qu’une course effrénée pour assouvir leurs ambitions personnelles. Pour se faire des joues bien rondes et de petits ventres bedonnants, remplis de bonnes viandes et de bons crus.
Le deux, le trois, le quatre, les connus et les anonymes… vous avez encore quelques jours pour prouver que je ne suis qu’un menteur, que vous pouvez très bien vous entendre et voir le reste après coup. Si non ooooo… JE (essentiellement pluriel s’entend) voterai encore pour le NN (Nnom Ngui) même par dépit, même pour le mal.
A bon entendeur…
E.C.M, PLEG HE, le gribouilleur.
