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Amina Jane Mohammed:« Nous nous réunissons à un moment à la fois urgent et porteur d’opportunité. L’océan, cœur bleu de notre planète, est menacé »

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A Yaoundé, ce 9 juillet 2025, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Conférence internationale sur l’économie bleue dans le Golfe de Guinée, la Vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Représentante du Secrétaire général des Nations-Unies, exhorte les pays africains à relever le défi de la protection des mers et des océans.

L’océan, cœur bleu de notre planète, est menacé. Mais il est aussi source de solutions et d’atteinte de nos Objectifs mondiaux.

Comme le Secrétaire général nous l’a rappelé le mois dernier à Nice, les destins de l’Afrique et de l’océan sont intimement liés. Pour des millions de personnes sur ce continent, l’océan n’est pas seulement source de vie et d’identité, il est aussi source d’espoir.

C’est particulièrement vrai dans le golfe de Guinée. Nos eaux côtières, riches en biodiversité et en patrimoine culturel, recèlent un immense potentiel de transformation économique. Pourtant, ce potentiel reste largement inexploité. Aujourd’hui, l’économie océanique représente moins de 10 % du PIB de la région. Nous devons changer cela de toute urgence et à grande échelle.

Je propose donc trois domaines d’action pour garantir que l’économie bleue soit bénéfique pour les populations de la région, en fournissant un logement et des moyens de subsistance à plus de 100 millions de personnes vivant dans les zones côtières, dont 60 % sont des jeunes.

Tout d’abord, nous devons protéger l’océan qui nous fait vivre. Le changement climatique réchauffe et acidifie nos mers, érode les côtes et menace les moyens de subsistance des communautés côtières. Les récifs coralliens blanchissent. Les pêcheries s’effondrent. Le niveau de la mer monte, engloutissant habitations, ports, deltas et avenirs.

Deuxièmement, nous devons exploiter le pouvoir économique de l’océan. La part de l’Afrique dans les exportations mondiales de produits océaniques reste modeste. Pourtant, son potentiel est immense : de l’aquaculture durable à l’éolien offshore, en passant par la biotechnologie marine et l’écotourisme.

Troisièmement, et c’est essentiel, nous devons garantir la sécurité en mer. La piraterie, les trafics et la criminalité transnationale continuent de menacer le golfe de Guinée. Ces menaces ne sont pas isolées : elles sont liées à des schémas plus larges d’instabilité et de terrorisme.

La CEDEAO, la CEEAC et la Commission du Golfe de Guinée ont fait preuve d’un leadership louable dans la promotion de la coopération régionale pour renforcer la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

Leurs efforts ont conduit à la création de Centres régionaux de sécurité maritime en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, ainsi que de Centres multinationaux de coordination maritime dans des pays comme le Cap-Vert, le Congo et le Ghana. Ces institutions constituent une architecture essentielle à la stabilité régionale et à la gouvernance des océans.

J’appelle les gouvernements régionaux, les partenaires internationaux et le secteur privé à s’appuyer sur ces fondations, en reconnaissant que la sécurité maritime n’est pas seulement une question de sécurité, mais une pierre angulaire du développement durable. 

Propos recueillis par Jean-René Meva’a Amougou

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