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RDC : le CICR alerte sur l’effondrement du système de santé dans la région des Kivus

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Le système de santé dans la région des Kivus, dans l’est de République démocratique du Congo (RDC), est « à bout de souffle », a alerté mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dénonçant l’impact cumulatif des conflits armés, de l’insécurité, de la baisse des financements humanitaires et de la crise économique sur l’accès aux soins pour les populations.

« Nous sommes profondément préoccupés par la dégradation générale du système de santé dans les Kivus. Les structures médicales ont de plus en plus de mal à traiter des maladies courantes comme le paludisme ou les infections respiratoires », a déclaré Jean-Nicolas Paquet-Rouleau, chef adjoint de la délégation du CICR en RDC. Dans un communiqué publié mardi, le CICR constate une flambée des besoins médicaux, une pénurie généralisée de médicaments et une chute drastique de l’accès aux soins, en particulier pour les femmes et les enfants. Au premier trimestre 2025, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, le nombre de blessés par arme traités dans les hôpitaux soutenus par le CICR a explosé, atteignant plus de 2.300 cas en seulement trois mois, soit une augmentation de 172 % par rapport à la même période en 2024. Les blessures sont de plus en plus graves, souvent causées par des armes explosives, et nécessitent des soins chirurgicaux lourds. Selon le document, près de trois quarts des structures évaluées connaissent des ruptures de médicaments, y compris des produits de base tels que le paracétamol.

Trois établissements sur cinq ont été victimes de pillages, aggravant la rupture des stocks et le dysfonctionnement des chaînes d’approvisionnement. « Ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des cliniques qui ferment, des patients non traités, des enfants non vaccinés », a ajouté M. Paquet-Rouleau, évoquant une chute de 50% du nombre de consultations pédiatriques par rapport à 2024, et une multiplication par quatre du nombre de morts-nés. Le CICR s’inquiète également d’un effet domino lié au désengagement progressif de certaines ONG. « Quand une petite organisation se retire, cela peut représenter la fermeture de six ou sept centres de santé. Le CICR ne travaille pas seul : toute baisse de financement humanitaire se répercute sur l’ensemble du système », a-t-il averti. Depuis janvier 2025, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est fortement détériorée, avec une recrudescence des combats impliquant la rebellion du Mouvement du 23 mars (M23), qui a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont Goma et Bukavu. Selon les agences humanitaires, les violences ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils et aggravé la crise humanitaire dans la région.

KINSHASA, 17 juin (Xinhua)

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