Home INTÉGRATION RÉGIONALE Diversification technologique : l’Afrique centrale accouche dans la mauvaise couleur

Diversification technologique : l’Afrique centrale accouche dans la mauvaise couleur

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En se basant sur les données présentées par le BS/AC-CEA, en termes d’exportations de produits de haute technologie, la sous-région reste à la traîne.

« Les pays d’Afrique centrale ont longtemps été caractérisés par une forte dépendance aux matières premières. Ils souffrent tous d’une certaine vulnérabilité macro-économique. Raison pour laquelle, au niveau de la Commission économique africaine (CEA), depuis 2017, nous continuons à marteler qu’il faut donner de la valeur ajoutée à ces produits, à travers la promotion d’une industrialisation locale. Au cours de cette rencontre, nous allons essayer de passer au crible les défis liés à ce secteur. Ce qui nous permettra de pouvoir renforcer notre contribution au commerce régional qui est très faible ». La synthèse du constat du Dr Jean-Luc Mastaki (directeur du BS/AC-CEA) en 2024, montre encore aujourd’hui un panorama vicié par plusieurs facteurs. C’est, en tout cas, ce que révèle le Rapport sur l’état de la diversification économique en Afrique centrale 2024. « Malgré ces avantages potentiels, la diversification technologique, notamment en termes d’exportations de produits de haute technologie, reste à la traîne en Afrique centrale. La capacité d’innovation en Afrique centrale est souvent limitée par la structure économique des pays de la région. Ces économies sont généralement caractérisées par une forte dépendance aux exportations de matières premières et une faible diversification industrielle, ce qui entrave leur capacité à innover. Les secteurs de haute technologie, qui sont souvent les moteurs de l’innovation, sont relativement sous-développés, et les niveaux d’investissement en recherche et développement (R-D) restent en deçà de ceux observés dans d’autres régions du monde », souligne le document consulté par Intégration.

Selon la même source, les exportations de produits de haute technologie de l’Afrique centrale, en termes de valeur absolue, restent relativement faibles. Au cours de la période 2008-2020, l’Afrique centrale affiche les valeurs absolues les plus basses. En revanche, l’Afrique de l’Ouest domine en termes absolus, tandis que l’Afrique de l’Est montre une trajectoire de croissance plus prononcée. De plus, l’Afrique centrale affiche une nette tendance à la baisse en ce qui concerne ses exportations de haute technologie par rapport à ses exportations manufacturières. Cela suggère que, malgré une spécialisation relative dans la fabrication de haute technologie, la région peine à maintenir sa compétitivité dans ce secteur. Ce ralentissement peut être attribué à divers facteurs, tels que la concurrence accrue d’autres sous-régions, les changements dans la demande mondiale, les difficultés d’accès aux marchés et les contraintes de capacité de production.

Bobo Ousmanou

Synthèse

« Mise en œuvre rapide des solutions de recherche et d’innovation pour accélérer la diversification économique en Afrique centrale et de l’Est ». En organisant, le 4 octobre 2024 à Yaoundé, une conférence de presse sur ce thème, le Bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (BS/AC-CEA) convoquait une problématique transversale soulevée depuis le Plan de Lagos en avril 1980. Et pour dire les choses comme elles sont, la CEA dressait un constat : « En Afrique centrale, on produit très peu de brevets, mais on consomme les brevets venant d’ailleurs ». « Pour donner plus de visibilité aux domaines de la recherche-innovation, il serait important de promouvoir l’adoption des technologies vertes, renforcer la gouvernance, la coordination et la mise en place des politiques communautaires de recherche et d’innovation, créer un environnement propice à l’innovation, s’investir dans la recherche-innovation pour mettre sur le marché de la sous-région des produits innovants, financer la recherche pour concrétiser nos stratégies et plans », suggérait alors Dr Adama Ekberg Coulibaly.

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