Home ACTUALITÉ 20 mai à Dembo : fête de beaux rêves pour le sous-préfet

20 mai à Dembo : fête de beaux rêves pour le sous-préfet

146
0
La terre du Minat est pourtant claire.

Face à ce qu’il considère comme un mépris des chefs traditionnels vis-à-vis d’une obligation légale, Jean-Pierre Ndoumbe Dika a longuement tempêté au cours des festivités de 53e édition de la fête de l’Unité nationale.

La terre du Minat est pourtant claire.

On retiendra du 20 mai 2025 qu’à Dembo (région du Nord et le département de la Bénoué), Jean-Pierre Ndoumbe Dika, le sous-préfet a vigoureusement sermonné les chefs traditionnels placés sous son autorité. Ce jour, par un ton qu’escorte une colère menaçante, le « chef de terre » s’épanche dans un long déchaînement d’animosités à l’égard de quelques dignitaires traditionnels qu’il accuse de n’avoir pas « atteint le niveau de contribution demandé » à l’occasion de la 53e édition de la fête de l’Unité nationale. « Mais pas plus tard que lundi, deux étaient dans mon bureau, pour me demander l’aide pour se soigner au centre de santé. Quand c’est pour demander de l’aide, ils sont champions. Mais quand c’est pour apporter leurs contributions, ils ne peuvent pas le faire » … Les énoncés servant à décrire l’attitude des chefs traditionnels de Dembo ne manquent pas. Bien au contraire, Jean-Pierre Ndoumbe Dika les multiplie avant de brandir des représailles face à ce qu’il considère comme un mépris vis-à-vis d’une obligation légale. « Hier, j’ai envoyé tous vos noms au préfet et au gouverneur. Et je vais les envoyer au Minat (ministre de l’Administration territoriale, NDLR). Quand il y a le 11 février, la fête de vos enfants, vous ne voulez pas contribuer. Il y a le 20 mai, vous ne voulez pas contribuer. Mais vous voulez le développement, l’eau, l’électricité…Commandant, dès qu’il finissent de manger, vous me ramassez tous ces gens. Celui qui n’est pas là, il va dormir au parquet », tonne le sous-préfet de Dembo.

Regards
De manière plus ou moins instinctive, l’ire de Jean-Pierre Ndoumbe Dika renvoie au degré d’insatisfaction qui est le sien en ce 20 mai 2025. « Le constater est d’autant plus utile que les émotions semblent opérer dans une volonté de créer l’incident », commente un ancien sous-préfet qui a requis l’anonymat. Ce dernier poursuit : « Jeunes diplômés de l’Enam, certains parmi nous avaient été affectés à l’Extrême-Nord. Après plusieurs demandes de mutation infructueuses, un collègue s’est donné pour mission de créer un incident pour être muté et cela a donné ».
Pour rester conforme à un tel raisonnement, un enseignant en service à l’Institut de management public estime que « des occasions comme le 11 février, 20 mai sont des fêtes de beaux rêves pour quelques autorités ». « Selon une étude que nous avions menée et dont les résultats ont été mis à la disposition du gouvernement en mars 2020, il s’est avéré que lorsque, pour une raison ou une autre, un haut cadre boude un poste, il s’arrange à exploiter soit des espaces festifs, soit une insoumission notoire en faisant sauter toutes les digues déontologiques, prenant des prétextes de plus en plus farfelus pour les justifier au regard de l’intérêt général qu’il est supposé éclairer et servir afin d’attirer l’attention de sa tutelle, grâce à l’amplification des scandales par la chambre d’écho des réseaux sociaux », explique notre interlocuteur.
En prenant les choses par ces bouts, l’on peut objectivement postuler qu’en tant qu’autorité administrative, Jean-Pierre Ndoumbe Dika, le sous-préfet de Dembo, n’est certainement pas le premier à ignorer qu’exiger des contributions financières ou matérielles aux citoyens en vue de l’organisation des cérémonies officielles procède d’une dérive contraire à l’éthique et à la déontologie professionnelles (Cf lettre de recadrage adressée aux autorités administratives le 6 février 2024 par le Minat).

Jean-René Meva’a Amougou

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here