RDC : l’ancien président Kabila appelle à un « pacte citoyen » face à la crise nationale

L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a prononcé vendredi soir une allocution sur les reseaux sociaux dans laquelle il a appelé à un « pacte citoyen » et à un « sursaut patriotique » pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle qu’il traverse.

L’adresse de M. Kabila survient dans un contexte politique et sécuritaire particulièrement tendu. Jeudi, le Sénat congolais a voté à une large majorité la levée de son immunité parlementaire, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires. L’ancien président, devenu sénateur à vie après son départ du pouvoir en 2019, est accusé par le gouvernement congolais de trahison, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de soutien présumé au groupe armé Mouvement du 23 mars (M23), actif dans l’Est du pays. « J’ai décidé de briser le silence, parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire, pour non-assistance à plus de cent millions de compatriotes en danger », a déclaré M. Kabila dans son discours, dont le lieu d’enregistrement n’a pas été précisé. Soulignant que « la crise qui déchire notre pays est profonde et multidimensionnelle », M. Kabila a estimé que « sa solution doit être nécessairement globale » et a mis en garde contre toute approche partielle, qui selon lui « n’a aucune chance de conduire à une paix durable ».

L’ancien président a ainsi présenté une série de douze propositions « pour un pacte citoyen », incluant notamment la fin de la guerre, le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, la restauration des libertés fondamentales, la réconciliation nationale, ainsi que la neutralisation des groupes armés et le retrait de toutes les troupes étrangères présentes en RDC. À ce sujet, M. Kabila a salué la « décision sage « des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) de retirer les troupes de leur mission déployée dans l’Est du pays, connue sous le nom de SAMIDRC. Depuis janvier 2025, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC s’est fortement détériorée, avec une recrudescence des combats impliquant le M23, qui a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont Goma et Bukavu. Selon les agences humanitaires, les violences ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils et aggravé la crise humanitaire dans la région. Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, réside principalement en Afrique du Sud depuis 2023. Il a récemment fait part de son intention de revenir au pays afin de participer, selon ses mots, « à la recherche d’une solution » à la crise actuelle.

KINSHASA, 23 mai (Xinhua)