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Curiosité : un « conseil des ministres » de l’UEAC à l’Iric

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Photo de famille à l'Iric après le conseil ministériel de l'UEAC.

Les étudiants de l’Institut des relations internationales du Cameroun à la manœuvre des réalités de l’action diplomatique.

Photo de famille à l’Iric après le conseil ministériel de l’UEAC.

Ils l’auront compris, chaque détail compte dans une prise de parole diplomatique : le timing, la pertinence du discours et la maitrise des sujets abordés. Plus compte encore, la défense des intérêts nationaux jusque dans les sphères de décisions communautaires. Pour les étudiants de master en Intégration régionale, management des institutions communautaires et de statistique d’économie appliquée, les mots seuls ne peuvent permettre de s’approprier pleinement l’étendue de leurs futures responsabilités; aussi, l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) en collaboration avec la représentation nationale de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) conçoit et met en œuvre en ce 27 avril 2025 un exercice de simulation sur le déroulement d’une réunion du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) centrée sur l’adoption de la stratégie communautaire de l’import -substitution des produits du cru. Pendant trois heures d’horloge, une trentaine d’étudiants de cet institut joue divers rôles : experts, membres du gouvernement en charge de l’Economie et des Finances des différents Etats-membres, présidents de la Commission de la Cemac et président du Conseil des ministres de l’UEAC.

« La Cemac est un espace de solidarité et de coopération, un marché commun en consolidation qui vise à assurer un développement harmonieux et durable au sein des six Etats. Toutes les décisions qui sont prises au sein de cette instance ont un impact direct sur la vie des citoyens. Il est donc essentiel, quelle que soit votre filière, que vous soyez en mesure d’appréhender clairement les mécanismes de décision de votre communauté. Cela me semble indispensable pour tout futur dirigeant, diplomate ou expert en matière internationale. Vous avez ainsi une opportunité de vous immerger dans les rôles de ces personnalités, de défendre les intérêts de vos Etats fictifs tout en recherchant le consensus pour l’intérêt supérieur de la communauté. Au-delà de la compétition, il s’agit avant tout d’un exercice pédagogique qui vous sera bénéfique », déclare le représentant-résident de la Cemac au Cameroun, Pierre Guillaume Boum Bissai.

Sous l’œil scrutateur de leurs enseignants et le regard admiratif des autres étudiants de l’Institut, le « collège du conseil de l’Union économique d’Afrique centrale » reproduit le conclave ministériel, chaque composante sous la bannière de sa mission. Discours protocolaire d’ouverture, séance dédiée de la photo de famille, lecture du rapport des travaux des experts, lecture, amendements et adoption de l’ordre du jour, débats, divers et lecture du communiqué final des travaux ; tout y passe sans omission.

Couacs
Cependant, l’esprit aguerri des membres du jury – tous férus du fonctionnement des institutions communautaires – n’aura pas manqué de relever quelques couacs. « Les premières prises de paroles doivent converger sur des remerciements, l’accueil chaleureux du premier responsable de ce pays. Ici nous sommes au Cameroun, dont dans vos interventions, on aurait dû entendre des remerciements à l’endroit du peuple camerounais, au premier chef de terre son illustre président, son excellence Paul Biya. Au niveau des commentaires à faire après un discours, il n’est pas intéressant de faire ces commentaires comme s’il s’agissait d’un nouveau discours et dans le même timing, donc vous devez avoir la capacité de synthétiser», indique-t-on, entre autres, comme observation.

L’expérience vaut cependant son pesant d’or à plus d’un titre. Avec grande révérence, la trentaine de prestataires suit la progression du scénario préétabli. A la fin, les congratulations du jury et les différents prix collectifs et individuels décernés attestent de l’intensité de l’expérience vécue. «C’est une très grande opportunité pour nous de pouvoir allier les connaissances théoriques avec le vécu professionnel. C’est vrai que nous sommes à une simulation, mais on garde espoir qu’un jour on sera bel et bien à cette place là et qu’on devra représenter notre pays ; Je suis déjà très joyeux d’avoir pu représenter mon pays dans une telle simulation et j’espère poursuivre ce chemin et marcher dans le temps pour apporter ma pierre à ce bel édifice qu’est notre nation. Donc, c’est une expérience extrêmement riche et nous remercions toutes les personnes qui se sont données pour organiser cet évènement », souligne Santiago Ntuntume Nze, étudiant incarnant le rôle du ministre gabonais des Comptes publics et de la Dette dans le cadre de cette mise en scène.

Initiative à pérenniser
Cet exercice de simulation est la résultante d’un projet porté initialement dans le cadre des festivités de la 16e édition de la Journée de la Cemac. Lequel évènement s’est tenu le 17 mars 2025, suivant une tradition de commémoration de la signature du traité de Ndjamena en 1994. Il s’agit d’une première à l’Iric; mais déjà les esprits se tournent vers le futur. « Nous voulons que cet exercice devienne un exercice répétitif. Nous voulons le penser en grandeur nature avec l’accord de tous les partenaires afin que la professionnalisation de l’enseignement du processus décisionnel devienne quelque chose de familier ; afin que l’étudiant une fois rentré chez lui soit immédiatement opérationnel dans une délégation de son pays qui va aux négociations », martèle le professeur Yves Paul Mandjem, chef du Département de l’intégration et de la coopération pour le développement (IRMIC). Pour l’heure, cet agrégé de sciences politiques murit d’ores et déjà quelques pistes d’innovation de cette initiative.

Louise Nsana

Genre et extrémisme violent 

L’Afrique se regarde dans un miroir

Perle commerçante de la Méditerranée orientale, Alexandrie sera aussi une cité de la réflexion du 7 au 9 mai. En effet, pendant trois jours, l’Université Senghor sise dans cette ville égyptienne accueille la 4ème édition du Symposium International sur l’Equité et l’Egalité de Genre en Afrique (SIEEGA 2025).

A sa manière, l’événement auquel prendra part un public issu d’horizons divers (chefs d’Etats et de gouvernements, présidents et membres des institutions nationales et internationales, parlementaires, élus locaux, organisations internationales, enseignants-chercheurs, acteurs des organisations de la société civile, représentants des entreprises publiques et parapubliques, médias et étudiants) entend contribuer à la promotion du genre à travers le continent. La démarche est articulée autour de six principaux axes. Selon le comité d’organisation présidé par l’Ivoirien Damas Miezan Beugré (Coordonnateur, Directeur Exécutif du Bureau international de la Femme et de l’Enfant de Côte d’Ivoire), il s’agit premièrement d’«offrir un cadre dédié en vue de créer une saine émulation permettant le partage d’expérience entre enseignants-chercheurs, experts, élèves, étudiants, et tous les corps constitués; faire un plaidoyer à l’endroit des autorités compétentes, pour une adoption des politiques et stratégies inclusives réussies, dans le cadre de la résolution des conflits notamment la prévention de l’extrémisme violent et le terrorisme ; créer un cadre de collaboration entre le monde scientifique et les décideurs politiques ; identifier et analyser les nouvelles stratégies de lutte et opportunités (ressources) nécessaires à la promotion de l’équité et l’égalité des sexes en Afrique ; réaliser un catalogue de solutions endogènes, innovantes et concrètes, afin de contribuer efficacement à la prévention de l’extrémisme violent en Afrique, réaliser une campagne de sensibilisation et de valorisation du label égalité professionnelle dans les Forces de Défenses et de Sécurité (FDS) et publier un ouvrage collectif d’articles scientifiques sur le thème : « Genre et extrémisme violent en Afrique ».

Globalement, le SIEEGA 2025 se déroulera en plusieurs étapes. Celles-ci se déclinent notamment en des communications (fruit des travaux de recherches menées sur le terrain par des chercheurs, elles vont permettre d’exposer les conclusions de leurs travaux de recherche). 
Il y aura également des panels organisés en session et par rubrique. Ils interviendront à la suite des grandes communications ou discours d’orientation. Elles permettront aux communicants de discuter des résultats de leurs études et de s’étendre plus longuement sur leurs expériences. Le Bureau International de la Femme et de l’Enfant (BIFE) et ses partenaires insistent sur les solutions endogènes, innovantes et peu évidentes, des solutions développées et mises en œuvre par des communautés, les vecteurs ou les victimes de l’extrémisme violent. 
Et puis, il y aura des ateliers de réflexion. Circonscrits autour des sous-thèmes du symposium, lesdits ateliers seront des creusets de réflexion portant sur plusieurs thèmes. Toutes les solutions identifiées ou proposées par les chercheurs seront évaluées par une équipe d’experts. Le bilan de l’évaluation des solutions proposées sera ensuite présenté aux participants et plus particulièrement aux différents partenaires mobilisés à cet effet. En somme, le BIFE entend, à travers cette quatrième édition du symposium, créer un catalogue de solutions endogènes et innovantes qui sera mis à la disposition de tous ses partenaires techniques et financiers afin de répondre efficacement au problème de l’extrémisme violent en Afrique.

Tom

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