C’est aujourd’hui que commence vraiment le conclave, après les novemdiales, c’est-à-dire les messes de suffrage célébrées pendant 9 jours à l’intention de François.
Certains, y compris parmi les Africains, doutent que les 133 cardinaux électeurs puissent mettre un Noir à la tête de l’Église catholique. Non parce que les cardinaux noirs seraient moins compétents et moins pieux que les autres mais parce que l’Occident (Amérique du Nord et Europe), représenté par 73 cardinaux électeurs, ne serait pas encore prêt à laisser un Noir diriger une institution dont l’influence géopolitique est immense et qui entretient des relations diplomatique avec plus de 180 pays.
Ceux qui pensent que le prochain pape ne sera pas africain ont trois arguments :
1) Après l’Amérique du Sud, il est possible que l’on élise un Asiatique car l’Asie compte plus d’électeurs (23) que l’Afrique (18).
2) De nombreux prêtres, évêques et cardinaux occidentaux ne sont pas encore guéris du racisme. Par exemple, apprenant que le 42e congrès eucharistique international de Lourdes (16-23 juillet 1981) devait être présidé par le Béninois Bernardin Gantin en lieu et place du pape Jean-Paul II qui avait été victime d’un attentat, place Saint-Pierre, plusieurs pèlerins occidentaux annulèrent leur voyage.
On peut citer également le cas du Zaïrois Emery Kabongo. Celui-ci faillit être assassiné à Rome parce que des gens étaient contre le fait qu’il était le secrétaire particulier de Jean-Paul II. Finalement, il sera nommé évêque de Luebo (RDC).
3) Les Occidentaux, qui savent que les archives du Vatican contiennent un bon nombre de secrets sur l’Afrique et le monde, accepteront-ils qu’un pape noir ait accès à ces secrets?
Malgré tout, ne faut-il pas croire que le Saint Esprit peut créer la surprise parce qu’il souffle où il veut et parce qu’il est capable de déjouer tous les plans?
Jean-Claude Djéréké
